24/08/2010

8. Vacances d'été et diagnostics

Eté 1995.

J'avais décroché mon baccalauréat et le supplice enduré pendant neuf mois entre les murs de l'unité psychiatrique ambulatoire de Nant avait pris fin.

Je décidais de m'offrir un peu de temps cet été-là.

C'est ainsi que j'allais tous les soirs au Festival de Jazz de Montreux pour y retrouver des amis. Nous passâmes des moments inoubliables ensemble. Ce fut le plus bel été de ma vie.

Je crois que le fait d'être privé de liberté permet de mieux apprécier les moments où celle-ci nous est rendue.

C'est avec un bonheur immense que je partageais ma liberté retrouvée avec mes amis.

Je gagnais aussi un peu d'argent en effectuant quelques petits boulots sympas.

En cet été 1995, la vie reprenait son cours.

Je souffrais toujours à cause des médicaments psychiatriques que je devais avaler, mais j'essayais d'occulter les douleurs psychique et physique que ces substances engendraient.

Je repensais souvent aux paroles de mère concernant un éventuel traitement psychiatrique futur. Je réfléchissais à ce que les psychiatres de Nant avaient bien pu lui dire à mon sujet pour qu'elle s'inquiète de la sorte. De quelle maladie mentale m'avaient-ils affublée?

Ils m'avaient dit que je souffrais d'une dépression grave. Je n'avais jamais été d'accord avec ce diagnostic, car à mes yeux, je souffrais plutôt de surmenage et d'anxiété générés par le peur d'échouer à mon examen final.

Le diagnostic de dépression grave laissait entendre qu'il y avait un risque de suicide, mais moi, j'aimais la vie et je n'avais jamais eu d'idées suicidaires.

Bien sûr, je pense que durant toute la période où j'ai du supporter leurs humiliations psychiques et physiques (les séances de packs), je ressemblais plus à quelqu'un de dépressif voire suicidaire, qu'à quelqu'un qui aime la vie.

Il semblerait également qu'ils aient dit à ma mère que j'étais une personne psychotique paranoïaque.

Donc, d'après les psychiatres de Nant, j'étais une folle qui avait perdu le sens des réalités (psychotique) et qui nourrissait une image démesurée d'elle-même en pensant que tout le monde voulait lui nuire (paranoïaque).

J'ai certainement dû ressembler à ça pendant que j'étais ligotée dans les packs. En effet, je m'évadais par la pensée pour ne plus souffrir quand je me retrouvais enfermée nue dans ces draps glacés. Ce qui a dû leur faire penser que je perdais le contact avec la réalité. J'avais également peur d'eux donc, je ne me confiais pas et le fait d'avoir dû enlever ma culotte m'avait profondément blessée et humiliée. Ce qui leur a certainement fait penser que j'étais paranoïaque, puisque les personnes paranoïaques "discernent des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des évènements anodins, perçoivent des attaques contre leur personne ou leur réputation, alors que ce n'est pas apparent pour les autres et sont réticentes à se confier à autrui en raison d'une crainte injustifiée." (voir définitions Wikipédia)

Les psychiatres de Nant ont donc réussi à persuader ma mère que j'étais une personne atteinte d'une grave maladie mentale et que je devais être suivie au plus vite par un psychiatre pour que ma maladie n'empire pas.

Durant cet été 1995, je ne sus toutefois pas qu'ils m'avaient collé cette étiquette de psychotique, car ils n'en avaient informé que ma mère. Je pensais qu'ils m'avaient simplement classée dans la catégorie des dépressifs.

Je passais donc d'agréables vacances, ne me doutant pas de la détresse que vivait ma mère suite au portrait de malade mentale que les psychiatres de Nant lui avaient brossé de moi.

Certes, je la voyais inquiète à mon sujet, mais je pensais qu'elle voyait aussi à quel point j'étais mieux depuis que je ne devais plus me rendre aux séances de packs.

Je me disais qu'avec le temps tout allait rentrer dans l'ordre, que nous allions pouvoir reprendre le cours de nos vies.

Je m'étais inscrite à l'Université de Lausanne en section biologie finalement. J'étais enthousiaste à l'idée d'entamer un cursus dans ce domaine.

Malheureusement, j'avais dû continuer à prendre les médicaments prescrits par les psychiatres, car j'avais été incapable de les stopper à cause des forts symptômes que l'arrêt de ceux-ci occasionnait. Je ne savais pas à cette époque-là que l'on pouvait développer une dépendance physique à ces produits, donc je m'en voulais beaucoup de ne pas arriver à me débarrasser de ces substances qui étaient les derniers signes de mon passage douloureux en psychiatrie.

Et je ne savais pas encore que cette dépendance allait me coûter ma liberté et que j'allais de nouveau devoir affronter le monde de la psychiatrie.

 

à suivre...

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Définitions Wikipédia:

Une personne psychotique est une personne qui souffre d'une psychose.

La psychose est définie sur Wikipédia comme suit: "Le terme psychose, introduit au XIXe siècle, désignait la folie et l'aliénation. C'est un terme général qui désigne les affections mentales les plus graves, caractérisées par une atteinte globale de la personnalité. Selon le DSM IV, la psychose se caractérise par des troubles, transitoires ou permanents, de la personnalité liés à une altération du « sens de la réalité et de soi »,et associe des symptômes positifs (délires, hallucinations), négatifs (apathie, aboulie, émoussements des affects...) et dysexécutifs (attention, mémoire de travail...). Selon les tenants de cette approche, les psychoses comprennent deux grands groupes: schizophrénie et psychoses délirantes."

Personne paranoïaque:

"Ce trouble affecte de 0,3 à 2,5 % de la population générale. D'un point de vue sémiologique, les personnalités paranoïaques se caractérisent par quatre traits fondamentaux qui entraînent à terme une difficulté d'adaptation sociale :

  1. la surestimation pathologique de soi-même ;
  2. la méfiance extrême à l'égard des autres ;
  3. la susceptibilité démesurée ;
  4. la fausseté du jugement.

Le DSM-IV définit ainsi le trouble de la personnalité paranoïaque :

  • A. méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes:
  1. le sujet s'attend sans raison suffisante à ce que les autres l'exploitent, lui nuisent ou le trompent ;
  2. est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés ;
  3. est réticent à se confier à autrui en raison d'une crainte injustifiée que l'information soit utilisée de manière perfide contre lui ;
  4. discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des évènements anodins ;
  5. garde rancune, c'est-à-dire ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné ;
  6. perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n'est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère ;
  7. met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint ou de son partenaire sexuel ;
  • B. ne survient pas exclusivement pendant l'évolution d'une schizophrénie, d'un trouble de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ou d'un autre trouble psychotique et n'est pas nécessairement due aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale."

 

 

23/08/2010

7. Le baccalauréat en poche

Depuis la fin du mois de février 1995, j'avais réussi à reprendre le chemin des cours. Cela n'était toutefois pas facile de suivre le programme avec les quatre mois de retard que j'avais accumulés. Quatre mois d'absence en dernière année de gymnase, ça fait beaucoup et je n'étais pas du tout sûre de décrocher mon bac à l'issue de cette année.

J'avais très peur d'échouer, car ça pouvait me renvoyer devant des difficultés insurmontables.

J'ai donc décidé de ne pas m'écouter et de fonctionner en mode automatique: seul moyen de ne pas souffrir.

J'allais aux cours quelques heures par jour, incapable de rester réveillée plus d'une demie journée à cause de la dose massive de neuroleptique et d'anxiolytique que les psychiatres m'avaient prescrite. Je devais également me rendre à leurs entretiens deux fois par semaine. Sans oublier que je devais faire bonne figure à la maison pour que ma mère ne s'inquiète pas et qu'elle me laisse continuer à fonctionner ainsi jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Le mois de juin arriva très vite et avec lui les examens finaux clôturant ces trois années de gymnase. Mais avec lui arriva également le moment de s'inscrire à l'Université. Je n'y avais plus du tout pensé, étant complétement absorbée par mes problèmes du moment. C'est ainsi que mon professeur de mathématiques est venu me voir pour me dire qu'il fallait absolument que je m'inscrive à l'Université et qu'il fallait que je choisisse l'option mathématique.

Mais je n'étais pas du tout prête à envisager mon futur dans l'état où je me trouvais. J'avais juste envie d'investir l'énergie qu'il me restait dans les révisions afin de pouvoir peut-être décrocher mon bac.

Je m'inscrivis quand même à l'Université de Lausanne en section mathématique dans le but d'avoir un dossier d'inscription en route au cas où je décrocherais mon bac et que j'aurais la force de continuer à vivre.

C'est vraiment dans cet état d'esprit que je remplis mon formulaire d'inscription, car je ne me voyais aucun avenir après le bac. Je continuais simplement à avancer vers cette fin d'année scolaire, parce qu'autrefois ça avait été mon but...

Et, par je ne sais quel miracle, je décrochais brillamment mon bac malgré mon état lamentable.

La remise des diplômes ne fut pas très agréable pour moi, car beaucoup de mes camarades ont pensé que j'avais été largement avantagée et que les professeurs m'avaient donné mon diplôme.

Je ne peux pas leur en vouloir, car eux tout ce qu'ils ont vu, c'est une fille qui n'est pas venue aux cours pendant quatre mois et qui est venue à la carte les quatre mois qui suivants.

En fait, mes camarades ne m'ont presque pas vue pendant cette dernière année et ils en ont vite conclu que je me l'étais coulée douce tout ce temps pendant qu'eux trimaient comme des fous. Mais c'est un peu de ma faute s'ils ont pensé ça de moi, car je ne voulais pas qu'ils soient tenus au courant de mon passage dans une unité psychiatrique et seuls quelques amis proches le savaient.

Pour que cela soit bien clair: J'ai dû passer les examens finaux comme tout le monde et je n'ai pas eu de traitement de faveur à ce sujet!

Je me sens obligée de préciser cela, car lors de cette remise des diplômes, une grande majorité de mes camarades et de leurs parents ont émis des doutes à ce sujet.

Heureuse d'avoir obtenu mon baccalauréat (maturité fédérale section mathématique-science), j'oubliais quelques instants mon calvaire psychiatrique.

Bien évidemment, je devais toujours ingurgiter des comprimés et j'étais toujours soumise à des entretiens psychiatriques à la section ambulatoire de l'hôpital psychiatrique de Nant.

Mais ce traitement allait bientôt prendre fin.

Lorsque les psychiatres m'annoncèrent que mon "traitement" chez eux était terminé, j'étais aux anges. J'étais persuadée que mes stratégies avaient payé et que le fait que je réussisse à passer mon bac avait contribué à les faire changer d'avis à mon sujet.

En réalité, mon attitude n'y était pour rien dans leur décision. Si mon "traitement" prenait fin, c'était parce que cela figurait dans le protocole de l'établissement. Les patients de cette unité de l'hôpital psychiatrique de Nant, ne pouvaient être suivis que pendant six mois et moi j'avais été suivie pendant presque neuf mois...

Le psychiatre en chef insista bien sur la chance que j'avais eue d'être suivie pendant trois mois de plus que le protocole de soin ne l'autorisait. Qu'il avait fait une exception pour moi et que je devais me montrer reconnaissante envers lui pour ce geste exceptionnel!

Lorsque je sortis de ce dernier entretien, des larmes de joie me coulaient le long de joue. Je voulus partager le bonheur de cette liberté retrouvée avec ma mère, mais celle-ci cassa vite cet élan en me disant:

"Les psychiatres m'ont dit que tu n'étais pas tirée d'affaire, loin de là. En fait, ta maladie est bien installée et continue à progresser. Il va falloir qu'on te trouve un excellent psychiatre qui puisse continuer le traitement commencé par les psychiatres de Nant."

Je restais interloquée...

à suivre...

 

 

19/08/2010

6. Il faut que je décroche mon bac!

Janvier 1995

En ce début d'année, je me trouvais au plus bas. Je n'avais plus envie de vivre.

Mais je me battais quand même. Je me forçais à manger malgré la difficulté que j'avais à déglutir à cause de la sécheresse de ma bouche.

En effet, les neuroleptiques et les anxiolytiques que les psychiatres m'avaient administrés avaient une pléthore d'effets secondaires dont celui de stopper la production de salive. Manger devenait alors douloureux, car tous les aliments restaient secs dans la bouche.

Ces médicaments généraient aussi beaucoup de souffrances physiques et psychiques. J'avais des maux de tête continus. Je ne supportais plus la luminosité du soleil ou les bruits les plus anodins du quotidien. J'avais des tremblements. Je souffrais également de problèmes intestinaux et de problèmes de sommeil. Tout cela générait de terribles angoisses et les idées noires commençaient à envahir mon quotidien. Je commençais à penser que mon corps et mon esprit ne supporteraient plus très longtemps d'être soumis à un tel traitement.

En me voyant dépérir sans que personne ne réagisse, je me suis dit que j'étais la seule à pouvoir sauver ma propre vie, car personne d'autre ne semblait vouloir intervenir.

Mon seul espoir de pouvoir fuir la psychiatrie était de montrer que j'étais quelqu'un de normal, tout à fait capable de vivre en société sans se plaindre. Il fallait que je trouve un moyen de réintégrer ma classe pour montrer que ma vie reprenait un cours normal, que j'allais bien.

Je ne savais pas comment y parvenir, car je devais convaincre ma mère de me laisser reprendre les cours dans cet état de délabrement avancé. Je devais également m'assurer qu'après quelques mois d'absence, je pouvais quand même reprendre ma place dans ma classe de dernière année.

Je savais que cela n'allait pas être facile et qu'après m'être assurée que ces deux points pouvaient être obtenus, il fallait que je trouve un moyen de berner les psychiatres pour qu'ils n'interviennent plus dans ma vie. Je n'étais pas du genre à manipuler les gens, mais là il était question de sauver ma vie. Ces gens étaient en train de me tuer à petit feu, il fallait que je leur échappe coûte que coûte.

C'est ainsi qu'à la fin du mois de février 1995, je réussis à reprendre le cours de ma vie. J'avais réussi à faire céder ma mère qui ne voyait de tout façon plus comment il fallait faire pour me redonner goût à la vie. Elle avait constaté que la seule chose dont je parlais depuis deux mois et qui semblait me tenir en vie était l'envie de retourner en cours et de passer mon baccalauréat.

Mes professeurs ayant toujours vu en moi une élève modèle et brillante, n'ont pas hésité à me laisser reprendre mes études. Ils ont même fait preuve de compassion en me laissant aménager mes heures de présence les premières semaines de ma reprise.

Comme je ne devais me rendre que deux fois par semaine pendant une heure aux "séances de packs" et comme mes professeurs s'étaient montrés très compréhensifs quant à ma présence aux cours, je réussis à assister à un grand nombre de cours tout en bernant les psychiatres par ma présence à leurs rendez-vous.

Je ne suis pas du tout fière d'avoir dû manipuler ces gens, mais je n'ai trouvé aucun autre moyen de me réapproprier ma vie.

Cela n'a toutefois pas été facile de retourner en classe, car assommée par les neuroleptiques et les anxiolytiques dont j'étais devenue dépendante, je ne parvenais plus à me concentrer.

Le regard de mes camarades de classe et de mes professeurs était aussi difficile à supporter. Ils me regardaient tous avec tristesse et pitié, car ce qu'ils voyaient c'était une fille maigre avec des yeux plongés dans le vide qui ne semblait jamais vraiment être là.

Ils constataient aussi mon incapacité à me concentrer ou à mémoriser les cours.

C'était très dur de sentir ces regards peinés sur moi.

Ma vie scolaire était devenue ma bouée de sauvetage, le seul lien concret avec une vie normale, la seule possibilité de fuir la psychiatrie, ma seule chance de m'en sortir, de vivre, de survivre...

Je devais maintenant mener plusieurs combats de front. Il fallait que je trouve un moyen de rattraper le retard que j'avais accumulé en manquant quatre mois de cours. Il fallait également que je trouve la force de survivre aux entretiens psychiatriques. Et il fallait que je continue à me montrer forte devant ma mère pour qu'elle ne se précipite pas chez les psychiatres pour leur dire que j'avais replongé et qu'il fallait augmenter les traitements.

Mais ma mère n'a pas tardé à les informer du fait que j'avais repris mes cours.

Cela n'a pas eu une grande influence, car ce qui importait aux psychiatres c'était que leur protocole soit respecté. Ainsi, si je me présentais à tous leurs rendez-vous et que je ne faisais pas d'histoires, ils me laissaient tranquille. Je soupçonne par contre qu'ils ne se sont pas strictement opposés à ce que je reprenne les cours tant ils étaient persuadés que je n'allais pas tenir le coup.

Durant les quatre mois qui suivirent, je dus me surpasser, tant sur le plan intellectuel que sur les plans physique et psychique.

Des amis m'ont aidée à rattraper mon retard, mais ça n'a pas été facile pour moi d'intégrer le contenu des cours. En effet, les médicaments que je devais prendre chaque jour m'empêchaient de me concentrer. Ma mémoire m'avait abandonnée et mes camarades devaient me répéter plusieurs fois les choses pour que j'arrive à les comprendre. Ce n'était vraiment pas facile de fonctionner normalement avec ces substances qui annihilaient toutes mes fonctions cérébrales. Mais je m'accrochais, car je n'avais pas le choix.

Je luttais également pour ne pas me faire démolir psychologiquement lors des séances avec les psychiatres. J'essayais de penser que ça n'était pas moi qui était là, nue et humiliée. J'essayais de penser aux cours que j'avais eus juste avant. J'essayais de me projeter dans la classe au milieu de mes camarades. Mon corps était là, mais mon esprit fuyait dans un endroit rassurant. Je n'avais pas toujours besoin de parler pendant ces séances et j'en profitais pour m'évader par la pensée. J'avais trouvé un moyen de moins souffrir.

Mais tous ces combats m'épuisaient et je ne me reposais jamais. Oui, je dormais dix heures par nuit, mais non, psychologiquement je ne me reposais pas.

J'étais cassée, brisée, mais j'avais trouvé un moyen de fonctionner quand même. Je fonctionnais machinalement, comme un robot, en espérant que ça paie et que je retrouve mon âme après avoir obtenu mon bac.

à suivre...