10/03/2011

Etape 2 A: L'arrêt des médicaments

Etape 2 A: L'arrêt des médicaments

 

Une fois que vous avez accepter le fait que ce ne sont pas ces petites pilules qui vont vous remettre d'aplomb, il est important de s'en débarrasser. Mais ce n'est pas si facile que ça: il ne suffit pas de jeter la boîte pour se débarrasser de ce genre de médicaments.

 

En effet, les antidépresseurs et les anxiolytiques peuvent créer une dépendance chez celui qui les prend. Cette dépendance peut prendre plusieurs formes, soit il s'agit d'une dépendance psychologique, soit il s'agit d'une dépendance physique, soit il s'agit d'une dépendance environnementale, soit il s'agit d'une association de plusieurs de ces dépendances.

 

Je vais peut-être définir ces trois types de dépendance avant d'aller plus en avant. (Je mets volontairement de côté la dépendance récréative qui ne rentre pas en ligne de compte dans notre sujet).

 

Définitions des diverses dépendances par wikipédia:

 

La dépendance psychologique : désir insistant et persistant de consommer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques (véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (états affectifs, styles de vie) qu'au produit lui-même. Des exemples de dépendance psychologique très répandues sont la dépendance au travail, à l'activité physique ou intellectuelle, qui peut parfois aboutir au surmenage. Un terme anglo-saxon la désigne sous l'appellation « workaholic ».

 

La dépendance physique : état où l'organisme assimile à son propre fonctionnement la présence d'un produit développant des troubles physiques parfois graves en cas de manque (non-présence du produit dans l'organisme), l'ensemble de ces troubles constituant ce qu'on appelle le syndrome de sevrage. La dépendance physique résulte des mécanismes d’adaptation de l’organisme à une consommation prolongée et peut s’accompagner d’une accoutumance, c'est-à-dire la nécessité d'augmenter les doses pour éprouver un même effet.

 

La dépendance comportementale : correspond à des stimulations générées par les habitudes ou l'environnement, facteur de rechute.

 

Pour arriver à ne plus prendre nos comprimés sans en souffrir psychologiquement, physiquement et environnementalement, il va falloir passer par une phase de sevrage dans la plupart des cas.

 

Pour le sevrage psychologique: Dès qu'on a admis et accepté que ces médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques et/ou neuroleptiques) ne peuvent pas guérir nos angoisses, notre dépression, bref, notre Souffrance en général et qu'il nous revient à nous de le faire, la dépendance psychologique est vaincue!

 

Pour le sevrage environnemental: Il faut comprendre ce que sont nos habitudes et nos croyances et les confronter avec la réalité de ces produits. Dès qu'on a compris qu'on prenait nos comprimés pour vaincre nos angoisses, notre dépression ou notre mal-être par habitude et parce que c'est ce qu'on nous a appris, la dépendance environnementale est vaincue!

Mais ce n'est pas facile, car cette dépendance-la s'inscrit dans un système de croyance très fort: celui qui dit que la médecine et dans son prolongement: les médicaments peuvent tout guérir. Ce qui n'est pas vrai.

 

Pour mieux comprendre cette notion, citons Guy Hugnet: “Depuis deux siècles, notre système de croyances s'est structuré autour de la Science. La révolution thérapeutique est venue confirmer l'extraordinaire pouvoir de l'Homme sur la nature. On voit dans les médicaments – fruits directs de la science – l'antidote à la souffrance, y compris morale. Certains d'entre eux ont démontré une redoutable efficacité, beaucoup d'autres n'en n'ont aucune. On les consomme quand même. Précisément du fait de la puissance symbolique dont ils sont chargés. C'est notre mythologie à nous. Le système cohérent auquel patients, médecins, environnement, adhèrent.”

 

C'est un concept assez difficile à comprendre, je vous renvoie au livre de Guy Hugnet pour bien saisir la portée de notre système de croyance et l'impact que celui-ci a sur notre dépendance aux médicaments et plus particulièrement sur notre déprendance psychologique et environnementale.

 

Pour le sevrage physique: Lorsque la dépendance physique et pharmacologique s'est installée, il faut procéder à un sevrage dans les règles pour permettre au corps de se déshabituer lentement à la présence de cette molécule (médicament) qu'il a assimilé à son propre mécanisme de fonctionnement et dont maintenant il a "besoin" pour fonctionner.

 

Il existe des protocoles de sevrage pour déshabituer en douceur le corps à la présence de cette molécule. La Professeur Heather Ashton propose dans son manuel plusieurs méthodes de sevrage qui permettent de diminuer progressivement les prises de médicaments et de parvenir ainsi à se sevrer des anxiolytiques et/ou des antidépresseurs sans trop souffrir.

 

Suivre un tel protocole est le meilleur moyen pour venir à bout de la dépendance physique.

 

Vous pouvez demander à votre médecin ou à votre psychiatre de vous aider dans votre démarche. Mais si votre médecin ne veut pas vous soutenir, vous pouvez obtenir cette aide et ce soutien sur le forum d'entraide au sevrage suivant: http://benzo.forumactif.net/

 

Sur ce forum se retrouve des personnes qui n'ont pas ou peu obtenu d'aide de la part du corps médical. Ces personnes ont décidé de se soutenir mutuellement dans leur démarche de sevrage afin de mieux appréhender cette période difficile qu'est l'arrêt des médicaments psychotropes.

 

Renseignez-vous le plus possible sur le fonctionnement de ce genre de médicaments, car c'est le meilleur moyen d'arriver à comprendre ce qu'ils font et ce qu'il faut faire pour arriver à les arrêter. C'est également le seul moyen de comprendre pourquoi vous en êtes devenus dépendants et de quelle nature est cette dépendance. Une fois que vous aurez assimilé tout cela, vous serez armé pour y faire face et pour vous en libérer.

 

Dans la deuxième partie de cette étape, je parlerai de l'entourage, de ce qu'il faut dire à vos proches au sujet de votre médication et de l'arrêt de celle-ci. Vous verrez, ce n'est pas simple d'expliquer ce genre de démarche aux personnes qui nous sont proches.

 

 

... à suivre

 

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Extraits du livre de Peter Breggin M.D. et David Cohen Ph.D. :

 

Symptômes de sevrage

 

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03/03/2011

Etape 1: La pilule du bonheur n'existe pas

Etape 1: Admettre que la pilule du bonheur n'existe pas!


En premier lieu, il faut admettre et accepter que la pilule du bonheur n'existe pas! Que les médicaments, que ce soient les antidépresseurs ou les anxiolytiques, ne permettent pas de vaincre l'anxiété, la dépression ou la souffrance morale. Ils ne nous permettent pas de nous épanouir, de donner un sens à notre vie et encore moins d'être heureux.

 

Ceux qui prennent des médicaments psychotropes pour atténuer leurs souffrances, me diront que le fait de prendre ces petits comprimés quand l'angoisse monte ou quand l'humeur baisse, leur permet de maintenir leur mal-être à distance. Et c'est ce qui se passe, mais cela ne dure pas. Au bout de quelques temps, la souffrance revient, car ces médicaments ne masquent que temporairement la souffrance comme le feraient l'alcool ou le cannabis.

 

Il faut savoir que dans le meilleur des cas, ces médicaments (anxiolytiques ou antidépresseurs) masquent l'anxiété et la dépression. Mais que dans le pire (et dans la majorité) des cas, ils nous rendent malades au travers de leurs effets secondaires, exactement comme le font l'alcool et les drogues illégales (cannabis, héroïne, ecstasy etc...) prises sur le long terme.

 

Ces substances: alcool, cannabis, héroïne, cocaïne, ecstasy, amphétamine, LSD, acide, antidépresseur, anxiolytique, neuroleptique, sont toutes des substances dites psychotropes.

 

Qu'est-ce qu'une substance psychotrope?

 

Un psychotrope est une substance qui agit principalement sur l'état du système nerveux central en y modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux, sans préjuger de sa capacité à induire des phénomènes de dépendance, ni de son éventuelle toxicité. En altérant de la sorte les fonctions du cerveau, un psychotrope induit des modifications de la perception, des sensations, de l'humeur, de la conscience (états modifiés de conscience) ou d'autres fonctions psychologiques et comportementales. wikipédia


Qu'est-ce qui nous permet d'affirmer qu'il y a de bons et de mauvais psychotropes? Car c'est ce que nous faisons inconsciemment en disant que l'alcool, le cannabis, l'héroïne, la cocaïne, etc.. sont de mauvais psychotropes et que les antidépresseurs, les anxiolytiques et même les neuroleptiques sont des bons psychotropes.

 

Pourquoi les classons nous en deux catégories: les bons psychotropes, ceux qui soignent et guérissent et les mauvais psychotropes ceux qui rendent malade et dépendant?

 

Parce que c'est tout simplement ce qu'on nous a appris et que nous considérons comme vrai! C'est notre croyance.

 

En fait, ces deux catégories n'existent que dans nos esprits. Il n'y a tout simplement qu'une seule catégorie de psychotropes, c'est notre système de croyance qui nous pousse à croire que les antidépresseurs et les anxiolytiques sont sûrs et efficaces dans le traitement de la souffrance (dépression ou anxiété)et que l'alcool, le canabis, l'héroïne, etc... sont nocifs et inefficaces pour soigner cette même souffrance. Mais ce n'est pas la réalité, ce n'est que notre croyance.

 

Pour bien comprendre ce que notre système de croyance nous conditionne à penser voici une petite analogie avec l'aspirine.

 

Lorsqu'une personne a des maux de tête, elle prend une aspirine, mais il ne lui viendrait jamais à l'esprit de prendre tous les jours une aspirine pour prévenir ces maux de tête, d'autant plus si ceux-ci sont passagers. Elle a appris que les aspirines se prenaient au moment où ses maux de tête se faisaient sentir. C'est sa croyance, celle que le corps médical lui a appris.

 

Il en va de même pour la croyance au niveau des médicaments psychotropes. Les gens ont appris qu'ils devaient prendre ces produits sur de longues durées afin de remettre en équilibre leurs échanges biochimiques au niveau des neurotransmetteurs. Dans leur système de croyance, ils ont appris à penser comme ça. Ils ne remettent donc pas en question cette croyance qui consiste à dire que les antidépresseurs sont de médicaments qui rééquilibrent les échanges biochimiques qui apparaissent lors de la dépression. Ils ne remettent jamais en doute la parole de la toute puissante médecine moderne.

 

Pourtant, ils devraient, car cette croyance se fonde sur des données erronées. Il n'a jamais pu être prouvé scientifiquement que l'origine de la dépression se trouvait dans une sorte de déséquilibre biochimique. Il a encore moins été prouvé que les antidépresseurs étaient capables de soigner la dépression par ce mécanisme.

 

Cependant, cette croyance est fortement ancrée dans l'esprit des gens et c'est sans se poser de question qu'ils avalent les médicaments psychotropes que leur médecin ou leur psychiatre leur a prescrit en étant sûrs que ces produits vont mettre fin à leur passage dépressif.

 

Pour bien comprendre l'impact de cette croyance sur notre santé, je vous conseille de lire le livre de Guy Hugnet: “Antidépresseurs: Mensonges sur ordonnance.”

 

Guy Hugnet explique très clairement comment notre système de croyance nous pousse à croire en l'efficacité de ces médicaments, malgré le fait qu'il n'en soit rien.

 

Vous avez bien dû remarquer que depuis le temps que vous prenez vos petits cachets, votre situation ne s'est pas améliorée!

 

Il est donc temps pour vous de ne plus croire sur parole ce que votre médecin vous dit et de prendre le temps de faire vos propres recherches sur les médicaments que vous avaler quotidiennement.

 

Il est temps de changer votre croyance.....

 

... à suivre

 

 

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23/08/2010

7. Le baccalauréat en poche

Depuis la fin du mois de février 1995, j'avais réussi à reprendre le chemin des cours. Cela n'était toutefois pas facile de suivre le programme avec les quatre mois de retard que j'avais accumulés. Quatre mois d'absence en dernière année de gymnase, ça fait beaucoup et je n'étais pas du tout sûre de décrocher mon bac à l'issue de cette année.

J'avais très peur d'échouer, car ça pouvait me renvoyer devant des difficultés insurmontables.

J'ai donc décidé de ne pas m'écouter et de fonctionner en mode automatique: seul moyen de ne pas souffrir.

J'allais aux cours quelques heures par jour, incapable de rester réveillée plus d'une demie journée à cause de la dose massive de neuroleptique et d'anxiolytique que les psychiatres m'avaient prescrite. Je devais également me rendre à leurs entretiens deux fois par semaine. Sans oublier que je devais faire bonne figure à la maison pour que ma mère ne s'inquiète pas et qu'elle me laisse continuer à fonctionner ainsi jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Le mois de juin arriva très vite et avec lui les examens finaux clôturant ces trois années de gymnase. Mais avec lui arriva également le moment de s'inscrire à l'Université. Je n'y avais plus du tout pensé, étant complétement absorbée par mes problèmes du moment. C'est ainsi que mon professeur de mathématiques est venu me voir pour me dire qu'il fallait absolument que je m'inscrive à l'Université et qu'il fallait que je choisisse l'option mathématique.

Mais je n'étais pas du tout prête à envisager mon futur dans l'état où je me trouvais. J'avais juste envie d'investir l'énergie qu'il me restait dans les révisions afin de pouvoir peut-être décrocher mon bac.

Je m'inscrivis quand même à l'Université de Lausanne en section mathématique dans le but d'avoir un dossier d'inscription en route au cas où je décrocherais mon bac et que j'aurais la force de continuer à vivre.

C'est vraiment dans cet état d'esprit que je remplis mon formulaire d'inscription, car je ne me voyais aucun avenir après le bac. Je continuais simplement à avancer vers cette fin d'année scolaire, parce qu'autrefois ça avait été mon but...

Et, par je ne sais quel miracle, je décrochais brillamment mon bac malgré mon état lamentable.

La remise des diplômes ne fut pas très agréable pour moi, car beaucoup de mes camarades ont pensé que j'avais été largement avantagée et que les professeurs m'avaient donné mon diplôme.

Je ne peux pas leur en vouloir, car eux tout ce qu'ils ont vu, c'est une fille qui n'est pas venue aux cours pendant quatre mois et qui est venue à la carte les quatre mois qui suivants.

En fait, mes camarades ne m'ont presque pas vue pendant cette dernière année et ils en ont vite conclu que je me l'étais coulée douce tout ce temps pendant qu'eux trimaient comme des fous. Mais c'est un peu de ma faute s'ils ont pensé ça de moi, car je ne voulais pas qu'ils soient tenus au courant de mon passage dans une unité psychiatrique et seuls quelques amis proches le savaient.

Pour que cela soit bien clair: J'ai dû passer les examens finaux comme tout le monde et je n'ai pas eu de traitement de faveur à ce sujet!

Je me sens obligée de préciser cela, car lors de cette remise des diplômes, une grande majorité de mes camarades et de leurs parents ont émis des doutes à ce sujet.

Heureuse d'avoir obtenu mon baccalauréat (maturité fédérale section mathématique-science), j'oubliais quelques instants mon calvaire psychiatrique.

Bien évidemment, je devais toujours ingurgiter des comprimés et j'étais toujours soumise à des entretiens psychiatriques à la section ambulatoire de l'hôpital psychiatrique de Nant.

Mais ce traitement allait bientôt prendre fin.

Lorsque les psychiatres m'annoncèrent que mon "traitement" chez eux était terminé, j'étais aux anges. J'étais persuadée que mes stratégies avaient payé et que le fait que je réussisse à passer mon bac avait contribué à les faire changer d'avis à mon sujet.

En réalité, mon attitude n'y était pour rien dans leur décision. Si mon "traitement" prenait fin, c'était parce que cela figurait dans le protocole de l'établissement. Les patients de cette unité de l'hôpital psychiatrique de Nant, ne pouvaient être suivis que pendant six mois et moi j'avais été suivie pendant presque neuf mois...

Le psychiatre en chef insista bien sur la chance que j'avais eue d'être suivie pendant trois mois de plus que le protocole de soin ne l'autorisait. Qu'il avait fait une exception pour moi et que je devais me montrer reconnaissante envers lui pour ce geste exceptionnel!

Lorsque je sortis de ce dernier entretien, des larmes de joie me coulaient le long de joue. Je voulus partager le bonheur de cette liberté retrouvée avec ma mère, mais celle-ci cassa vite cet élan en me disant:

"Les psychiatres m'ont dit que tu n'étais pas tirée d'affaire, loin de là. En fait, ta maladie est bien installée et continue à progresser. Il va falloir qu'on te trouve un excellent psychiatre qui puisse continuer le traitement commencé par les psychiatres de Nant."

Je restais interloquée...

à suivre...