30/08/2010

12. Eté 1996

Eté 1996

J'avais eu 20 ans quelques mois plutôt. Je n'avais pas réussi mes examens de première année à l'Université et j'avais été déclarée invalide par le psychiatre américain qui me suivait.

Je prenais toujours un antidépresseur (Effexor) quotidiennement et les effets secondaires que je ressentais en le prenant étaient de plus en plus durs à supporter.

J'avais des maux de tête, des maux d'estomac, des nausées, la bouche sèche, des problèmes intestinaux, des problèmes d'équilibre, des vertiges, des tremblements, des problèmes de sommeil, des problèmes de concentration et de mémorisation.

Tous ces effets secondaires que j'avais depuis presque deux ans maintenant, commençaient sérieusement à me gâcher la vie. C'était très fatiguant de supporter ses douleurs à longueur de journée. Je commençais réellement à en avoir marre.

J'en discutais régulièrement avec le psychiatre américain qui me suivait depuis plusieurs mois, mais ce dernier n'avait pas l'intention de changer quoi que ce soit dans la prescription de son traitement. J'avais beau lui dire que je ne ressentais aucune forme d'amélioration de mon humeur et que bien au contraire, depuis que je devais prendre des antidépresseurs, j'étais de plus en plus déprimée, angoissée et nerveuse et que finalement les seuls effets que je ressentais depuis que je prenais ces produits étaient leurs effets secondaires. Rien n'y faisait, il maintenait son traitement tel quel.

Depuis le début de cette année 1996, tous les entretiens que nous avions se résumaient ainsi: Moi je me plaignais de l'inadéquation du traitement médicamenteux et lui insistait sur le fait que je devais continuer à prendre de l'Effexor et que je devais absolument reconnaître que je souffrais d'une maladie grave.

Je fus donc soulagée quand arrivèrent les vacances d'été. Comme il partait en vacances, il y eu plusieurs semaines où je ne dus pas aller à ces entretiens psychothérapeutiques. Cela me permis de réfléchir un peu sur tout ce qui s'était passé depuis que j'étais entrée à l'Université.

En repensant à cette année scolaire écoulée, je me rendis compte que ma vie était de nouveau en train de sombrer. Je me sentais de plus en plus mal depuis que je devais prendre des antidépresseurs et les effets secondaires produits par la prise de ces substances devenaient difficiles à supporter.

Mon moral était en berne depuis que j'avais échoué à mon examen et les effets négatifs que produisaient ces antidépresseurs ne faisaient qu'amplifier cette sensation de mal-être et de décalage qui s'était installée dans ma vie depuis mon passage entre les mains des psychiatres de Nant.

Je n'avais plus aucune confiance en moi et je commençais même à douter de mon intégrité mentale.

Cependant, je ressentais quand même au fond de moi que quelque chose n'allait pas avec cette médication.

En effet, depuis que je devais prendre des médicaments psychiatriques, mon état de santé général n'avait fait que se détérioré. A aucun moment, je n'avais senti d'amélioration, que ce soit sur le plan psychique, sur le plan moral ou sur le plan physique. Bien au contraire, depuis deux ans, j'avais perdu mes capacités de concentration, de mémorisation et d'analyse et je souffrais de douleurs physiques et psychiques constantes (maux de tête, problèmes digestifs, tension musculaire,..., angoisse, dépression,...).

Ayant constaté que ces deux aspects de ma vie (capacités intellectuelles et santé physique) avaient été considérablement affectés depuis que je devais prendre des comprimés quotidiennement, j'en concluais que ça ne pouvait être que l'effet de ces substances sur mon organisme qui avait conduit à la dégradation de ma qualité de vie et non l'effet d'une hypothétique maladie mentale.

Ainsi, à la fin de l'été, je décidais de ne plus consommer ces substances qui étaient en train de ruiner ma vie.

C'était donc la deuxième fois que je tentais de me débarrasser de ces produits. Je savais également que si j'arrivais à m'en libérer, je ne serais plus obligée d'aller consulter un psychiatre. En effet, si j'étais retournée voir un psychiatre l'année précédente, c'était bien à cause d'un problème de médication. C'était donc cette médication qui me liait à la psychiatrie. Sans elle, je serais à nouveau libre.

Dans ma tête, l'équation s'écrivit ainsi: Si je ne prenais plus d'antidépresseurs, je n'aurais plus besoin d'ordonnance, donc je ne serais plus obligée d'aller voir un psychiatre pour les obtenir et ainsi ma liberté me serait rendue.

Ce que je ne savais toujours pas à ce moment-là, c'est que l'on pouvait devenir dépendant à ces substances et qu'on ne s'en libérait pas comme ça. Je ne sus donc pas gérer l'état de manque que l'arrêt provoqua et je me retrouvais rapidement devant le psychiatre qui me sermonna et m'obligea à reprendre mes antidépresseurs.

Après cette deuxième tentative d'arrêt, le psychiatre me convainquit que si j'avais été si mal pendant les quelques semaines que j'avais passées sans prendre d'Effexor, c'était parce que la maladie avait pu reprendre le dessus, qu'elle n'était plus contrôlée par le médicament et que c'était bien la preuve que je souffrais d'une grave dépression. (En fait, plus tard, j'appris que la plupart des psychiatres n'admettant pas l'existence d'une dépendance aux antidépresseurs, interprètent les symptômes dus à un état de manque comme étant une recrudescence de la maladie pour laquelle ils traitent leur patients au départ).

A quelques semaines de la reprise des cours, j'en étais toujours au même point en ce qui concernait les antidépresseurs. J'allais donc devoir m'accommoder de ce traitement et des problèmes quotidiens qu'il occasionnait. J'allais également devoir retourner à ces entretiens psychothérapeutiques stériles à cause de cette médication douteuse qui me liait à mon psychiatre.

Eh oui, ainsi fonctionne la psychiatrie...

 

à suivre...

 

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Information:

(*) "[...] De façon générale, les médecins ont une formation pharmacologique très limitée, et le fonctionnement des psychotropes leur échappe en grande partie. Leur réflexe consiste à attribuer presque systématiquement l'aggravation de l'état du patient à sa personnalité propre, à sa fragilité psychologique, et à écarter d'emblée et définitivement toute responsabilité du médicament qu'ils ont prescrit - ce qui peut se comprendre, tant il est difficile d'admettre qu'un médicament peut rendre malade, et par dessus tout un médicament qu'on a prescrit soi-même. [...]"

source: http://www.benzodiazepines.onlc.fr/

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Information Wikipédia:

Effexor (molécule active: venlafaxine)

Effets secondaires courants:

Les réactions au venlafaxine peuvent différer d'une personne à l'autre. En cas d'effets indésirables, consulter un médecin ou un pharmacien.

  • Perturbation du sommeil
  • Nausées (21-35%)
  • Maux de tête (34%)
  • Apathie
  • Constipation
  • Colon irritable
  • Étourdissements (11-20%)
  • Fatigue
  • Insomnie (15-23%)
  • Vertige
  • Bouche sèche (12-16%)
  • Impuissance
  • Baisse de la libido (14-34%)
  • Transpiration excessive (10-14%)
  • Acouphènes
  • Hypotension orthostatique
  • Rêves vifs/anormaux (3-7%)
  • Actions impulsives
  • Augmentation de la pression sanguine
  • Perte d'appétit(8-20%)
  • Sensations de choc électrique ("Brain zaps" en anglais)
  • Augmentation de l'anxiété en début de traitement
  • Akathisie (Agitation) (3-4%)
  • Pertes de mémoire

 

Effets secondaires moins courants:

  • Arythmie cardiaque
  • Augmentation du cholestérol
  • Flatulence ou maux d'estomac
  • Euphorie
  • Vision anormale
  • Crises de panique
  • Dépression
  • Idées suicidaires
  • Confusion
  • Syndrome malin des neuroleptiques
  • Tremblements
  • Somnolence
  • Réactions allergiques cutanées
  • Saignements externes
  • Endommagement de la moelle osseuse (thrombocytopénie, agranulocytose)
  • Hépatite
  • Pancréatite
  • Convulsions
  • Dyskinésie tardive
  • Difficulté d'avaler
  • Psychose
  • Perte de cheveux
  • Hostilité
  • Activation de manie/hypomanie.
  • Perte de poids (problématique lors du traitement de patients souffrant d'anorexie mentale)
  • Gain de poids (effets incertains, mais problématique lors du traitement de gens atteints de dysmorphophobie).
  • Idées meurtrières
  • Agressivité
  • Dépersonnalisation
  • Hallucinations visuelles
  • Gencives gonflées et/ou qui saignent
  • Mictions fréquentes
  • Vomissements

 

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Venlafaxine

 

27/08/2010

11. Printemps 1996

Printemps 1996

Depuis le mois de septembre 1995, je suivais des cours à la faculté des sciences de l'Université de Lausanne. Quelques mois après le début de cette rentrée universitaire, je souffris de l'arrêt de la prise des médicaments qui m'avaient été prescrits à Nant.

Suite à cet état de manque, je me retrouvais à nouveau suivie par un psychiatre, mais cette fois dans un cabinet privé et non plus en clinique psychiatrique.

Ce psychiatre, un américain, me prescrit de l'Effexor à la place des neuroleptiques que je devais prendre depuis mon passage en unité psychiatrique ambulatoire.

Ce psychiatre voulait également me déclarer invalide à 100%. Je ne savais pas si c'était à cause du coût des traitements ou tout simplement parce qu'il considérait réellement que j'étais malade qu'il voulait prendre de telles mesures.

Quoiqu'il en soit, au printemps 1996, année de mes 20 ans, je devenais rentière AI à 100%.

Au mois de juin de cette année-là, allaient avoir lieu les examens clôturant ma première année de cours en biologie à l'Université.

Tout au long de l'année, j'avais assisté avec assiduité aux cours et aux travaux pratiques. Ma camarade de TP et moi, n'avions obtenus que des A à nos rapports de travaux pratiques. Il faut dire qu'un de mes amis qui m'avait déjà aidée à rattraper mon retard en dernière année de gymnase, m'aidait à bien comprendre le contenu du TP avant que l'on doive le réaliser ma "binôme" et moi. Cet ami ne suivait pas des cours à l'Université, mais avait entrepris un cursus en section mécanique à l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne).

Ainsi nous nous voyions lui et moi pendant les pauses de midi ou après les cours et il m'aidait à préparer la partie théorique des travaux pratiques. Parfois, il m'aidait aussi en mathématique ou en physique. Grâce à ce soutien très précieux, j'arrivais à intégrer le contenu des cours rapidement et ce malgré mes lacunes.

En fait, j'avais accumulé du retard en mathématiques, en physique et en chimie au cours de mes années d'études dans le secondaire.

En effet, depuis la 6ème année scolaire, je n'avais plus accordé beaucoup de temps à l'école, j'avais préféré passer du temps avec une bande de copines. Nous étions cinq filles, toutes dans la même classe. On s'entendait merveilleusement bien et on avait décidé que l'école s'était une perte de temps.

J'avais passé des moments géniaux en compagnie de ces filles, car elles m'acceptaient comme j'étais c'est-à-dire non-fumeuse, non-buveuse et qui ne se droguait pas. Elles, elles buvaient, fumaient et se droguaient, mais elles ne m'obligeaient pas à le faire.

Ensemble, nous faisions les quatre cents coups et notre amitié grandissait à chaque bêtise.

Nous passions tellement de temps entre nous, que nos notes n'ont fait que baisser depuis la 6ème année scolaire. Ainsi, en 9ème année, deux d'entre nous se retrouvèrent en échec scolaire et les trois autres eurent juste la moyenne. J'étais une des deux filles en échec et je redoublais donc en compagnie d'une amie. Parmi les trois autres, deux décidèrent de faire un apprentissage et la dernière poursuivit ses études en allant au gymnase.

Le fait de redoublé m'ennuyait, mais je décidais que c'était l'occasion de rattraper le retard que j'avais accumulé depuis plus de trois ans. J'arrêtais donc les sorties avec ces quatre amies et je me mis à étudier pendant tous mes temps libres.

Ce fut également dans cet état d'esprit que je commençais le gymnase l'année suivante après avoir réussi ma neuvième et dernière année scolaire obligatoire.

J'arrivais donc à l'Université avec encore quelques lacunes, mais qui étaient insignifiantes. Je les comblais facilement grâce à l'aide de cet ami qui m'épaulait depuis l'année précédente (année du bac).

J'avais fourni beaucoup d'efforts depuis quelques années pour rattraper le retard accumulé dans le secondaire et ça avait enfin payé: j'étais tout à fait à niveau et mes camarades de cours en biologie venaient souvent me demander de l'aide quand ils ne comprenaient pas quelque chose.

La seule chose qui me freinait dans mes études, c'était le traitement médicamenteux que je devais prendre et les séances de psychothérapie avec le psychiatre américain.

Une grande partie de mon énergie passait dans mon combat contre ces traitements psychiatriques.

Je menais en fait deux vies en parallèle. Une vie d'étudiante à l'Université et une vie de malade mentale invalide qui devait suivre un traitement psychiatrique. J'essayais de bien cloisonner les deux afin que la psychiatrie ne vienne pas gâcher ma vie estudiantine.

Mais c'était difficile, car dans ces deux mondes diamétralement opposés, les gens avaient une image de moi bien différente. Ainsi, à l'Université, j'étais une étudiante comme toutes les autres, qui assistait avec assiduité aux cours et qui était toujours prête à donner un coup de main. Alors que dans l'univers psychiatrique, j'étais considérée comme une malade mentale qui ne voulait pas voir à quel point elle était atteinte.

C'était très dur d'être considérée comme une moins que rien par le psychiatre qui me suivait. Après chaque entretien, je me sentais incomprise et rabaissée et je me mettais à douter de plus en plus de ma santé mentale.

A chaque rendez-vous, je doutais de plus en plus de mes capacités, ce qui fit que lorsque les examens arrivèrent, je n'avais plus aucune confiance en moi.

Le premier examen, examen de chimie organique, finit d'achever mon capital confiance. Moi qui connaissais par coeur le support de cours de cette branche, je me retrouvais devant des questions qui n'avaient rien à voir avec le contenu du cours.

Mes camarades m'avaient dit quelques semaines avant le début des examens, que pour l'examen de chimie organique, il fallait apprendre par coeur les réponses des épreuves des cinq années précédentes. Je m'étais donc procuré ces fameuses épreuves, mais comme leur contenu n'avait rien à voir avec ce que nous avions vu pendant les cours, je me dis qu'ils s'étaient certainement trompés et que l'examen porterait sur le livre que le professeur nous avait indiqué comme support de cours.

J'avais donc appris quasiment par coeur le contenu de ce livre et aucunes des questions de cet examen de chimie organique ne portait sur ce que j'avais révisé.

Le décalage entre ce que le professeur avait enseigné au cours et ce qu'il demandait à l'examen me fit perdre pied.

Je me présentais aux autres examens en étant complètement déboussolée et j'échouais mon année.

Au début de cet été 1996, tout un pan de ma vie venait de s'écrouler.

Tout ce que je voyais alors, c'était que j'étais incapable de réussir quoi que ce soit. J'avais échoué à l'école (échec en 9ème année), au gymnase (anxiété qui m'avait conduite en psychiatrie) et maintenant à l'Université. Je commençais à me dire que peut-être le psychiatre avait raison, que je ne serai jamais normale et que c'était lui qui avait vu juste en me déclarant invalide à 100%.

Peut-être fallait-il que j'accepte que je ne serai jamais comme les autres et que cela venait d'une maladie mentale comme me le disaient les psychiatres depuis deux ans?

 

à suivre...

25/08/2010

10. Suivi psychiatrique dans le privé

Automne 1995

J'étais en première année de Biologie à l'Université de Lausanne.

Je m'étais retrouvée en état de manque à cause de l'arrêt de la prise de neuroleptiques qui m'avaient été prescrits lors de mon passage à la clinique psychiatrique de Nant et ma mère, sur les ordres du psychiatre de cet établissement m'avait envoyée suivre un traitement chez un praticien privé.

Ce dernier, un psychiatre américain venu s'installer en Suisse, me fit changer de traitement médicamenteux: il me mit sous Effexor 37.5

Comme ce produit pharmaceutique n'avait pas encore reçu une autorisation pour être vendu en Suisse, il en avait tout un stock dans une armoire de son cabinet privé. C'est ainsi qu'à chaque consultation avec lui, je recevais une boîte de cet antidépresseur encore non-autorisé dans le pays.

Ce psychiatre ne me voyait que très rarement, car il laissait la psychologue canadienne qu'il avait engagée s'occuper de mon suivi psychothérapeutique. Lui ne me voyait qu'une fois tous les mois pour me donner une boîte d'antidépresseurs.

Mes entretiens hebdomadaires avec cette psychologue canadienne furent agréables. C'était une personne très humaine qui savait écouter. Elle s'était spécialisée dans la thérapie cognitivo-comportementale.

Comme je la trouvais très compréhensive et très compétente, je lui demandais assez rapidement si elle pensait que je souffrais d'une grave maladie mentale. Elle me répondit que non, que je souffrais d'anxiété et que l'anxiété n'était pas une maladie mentale, mais un état généré par des peurs et des inquiétudes et qu'il suffisait de savoir maîtriser ces peurs pour pouvoir faire disparaître l'anxiété.

Elle m'expliqua également que les pensées pouvaient être très anxiogènes et qu'il fallait faire attention à ne pas voir que le côté négatif des choses. Que mon perfectionnisme pouvait aussi devenir une source d'angoisse si je n'y prenais pas garde. Et qu'il fallait essayer de diminuer mon niveau de stress afin que je puisse retrouver une vie plus sereine.

J'écoutais attentivement ce qu'elle m'expliquait et j'appliquais à la lettre les techniques qu'elle me proposait pour vaincre mes angoisses.

Grâce à cette psychologue canadienne, je repris un peu confiance en moi et mon amour-propre commençait lui aussi à se reconstruire.

Mais un jour, elle m'annonça qu'elle ne pourrait plus me suivre, car elle avait décidé de repartir au Canada. Je lui demandais si elle avait le mal du pays et si c'était pour cette raison qu'elle quittait la Suisse.

A ma grande surprise, elle me répondit qu'elle ne supportait plus la façon dont son patron traitait les patients et encore moins la façon de fonctionner de la psychiatrie en Suisse.

Je fus très étonnée qu'elle osa me dire le motif réel de son départ et je lui demandais pourquoi elle l'avait fait. Elle me dit que de toute manière comme c'était son dernier jour au cabinet et qu'elle partait dans quelques jours, elle pouvait bien dire la véritable raison de son départ à ses patients.

Son départ m'attrista, car j'avais trouvé en cette thérapeute une personne humaine, compréhensive et à l'écoute et je n'étais pas du tout certaine que je retrouverai ces qualités auprès de son patron, le fameux psychiatre américain qui gardait des centaines de boîtes d'antidépresseurs dans une armoire dans son cabinet.

Et cela ne tarda pas à se confirmer lorsque je découvris que cet homme ne s'intéressait qu'à l'argent.

En effet, il facturait les entretiens de ses patients avec la psychologue comme si c'était lui qui les recevait en consultation. Les caisses maladie payaient ainsi ce psychiatre pour des consultations qu'ils n'avaient jamais faites. Et pour que la psychologue soit payée pour ses entretiens, il demandait à ses patients de lui apporter 70.- francs suisse à chaque séance (prix de sa consultation). Cela s'appelle de la double facturation.

Ainsi, dès que cela devint trop onéreux pour ma mère de payer les 10% de chaque consultation facturé à l'assurance maladie, plus les 70.- francs hebdomadaires apportés à la psychologue, ce psychiatre lui suggéra une solution financière. Il lui proposa de me déclarer invalide pour que je puisse toucher une rente auprès de l'Assurance Invalidité et ainsi payer mon traitement et mes consultations psychiatriques.

Par conséquent, à 19 ans, j'allais peut-être être déclarée invalide à cause d'un psychiatre cupide...

à suivre...

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Information

La venlafaxine a été commercialisée en 1997 en Suisse sous le nom d’Efexor®

Lien: http://revue.medhyg.ch/infos/print.php3?sid=549