29/02/2012

Article sur le lien entre somnifère et décès

Un article du journal Le Matin (28 février 2012)

Des somnifères associés à un risque élevé de sommeil éternel

Des médicaments couramment prescrits pour dormir sont associés à un risque de décès plus de quatre fois plus élevé que celui de personnes qui n'en prennent pas.


Les médicaments en cause incluent la famille des benzodiazépines, comme le témazepam, les non-benzodiazépines, comme le zolpidem, les barbituriques et les sédatifs antihistaminiques, révèle une étude américaine publiée lundi par le journal médical BMJ OPEN.

L'étude de l'équipe californienne dirigée par le Dr Daniel Kripke porte sur 10'529 adultes, âgés de 54 ans en moyenne et ayant eu des ordonnances d'»hypnotiques» (médicaments pour dormir) entre janvier 2002 et janvier 2007. Ils ont été comparés à un groupe de 23'676 personnes n'utilisant pas d'aide médicamenteuse pour dormir et suivis 2,5 ans en moyenne.

Pas de lien de cause à effet

Les patients qui prennent du zolpidem, du temazépam ou d'autres hypnotiques ont un risque de mortalité plus de quatre fois supérieur (4,6) à celui des personnes qui ne prennent aucun de ces médicaments. Même chez les petits consommateurs (18 cachets ou moins par an), le risque de décès reste trois fois plus grand.

Les auteurs reconnaissent que l'association entre ces médicaments et le risque de décès n'implique pas forcément un lien de cause à effet, même si leurs travaux viennent conforter d'autres études.

Alarme

Néanmoins, ils donnent l'alarme vu la consommation de ces médicaments. «Nous estimons qu'approximativement 6 à 10% des adultes américains prenaient ces médicaments en 2010 et ces proportions pourraient être plus élevées dans certaines parties de l'Europe», écrivent-ils.

Selon une estimation, les hypnotiques pourraient en 2010 avoir été associés à 320'000 à 507'000 morts en excès aux seuls États-Unis. Et même s'il ne s'agissait que de 10'000 morts annuels en excès, ce serait trop, notent les auteurs.

Selon l'étude, il y a eu 265 décès parmi les 4336 patients passés en revue prenant du zolpidem, un médicament très prescrit, contre 295 parmi les plus de 23'000 personnes qui n'avaient pris ni sédatifs ni comprimés pour dormir.

Des études antérieures avaient établi un lien entre les somnifères et les accidents de voiture et les chutes, ainsi qu'avec des problèmes de régurgitations dans l'oesophage et d'ulcères.

(ats/Newsnet)

source


27/10/2010

21. Sevrage

Sevrage

Septembre 2007 - juillet 2008

Il me faudra 10 mois pour passer de 6 comprimés de Tranxilium par jour à zéro.

Le sevrage fut très dur. Les symptômes de sevrage que je ressentis furent atroces et plusieurs fois je faillis tout abandonner.

Ma généraliste finit par me prescrire du Relaxane, du Millepertuis et du Paracétamol pour m'aider à supporter les angoisses, la dépression et les douleurs physiques générées par le sevrage.

Tout au long des dix mois qu'il me fallut pour me sevrer, les symptômes de sevrage furent présents et intenses.

Je n'ai pas la force de décrire en détails ce qui c'est passé pendant ces dix mois, mais je ne pus pas sortir de chez moi sans être assaillie par la peur et l'angoisse. Mes nuits furent courtes et peuplées de cauchemars. Les jours parurent trop longs, interminables. Les douleurs physiques furent atroces et à plusieurs reprises je crus que mon corps et mon esprit n'allaient pas résister au sevrage.

Voici la liste des symptômes de sevrage aux benzodiazépines: (http://benzodiazepines.onlc.fr)

Symptômes de sevrage aigu

 

Acouphènes

Agitation

Agoraphobie

Agressivité

Akathisie (besoin impérieux de bouger)

Anxiété

Apathie (état de fatigue physique ou intellectuelle profond (mais le plus souvent réversible) se caractérisant par une indifférence à l'émotion et aux désirs)

Ataxie (trouble de la coordination des mouvements)

Attaques de panique

Bouffées de chaleur

Cauchemars

Manque de souffle

Constipation

Convulsions (en cas de sevrage brutal)

Démangeaisons, peau sèche

Dépersonnalisation (désigne l'expérience d'un sentiment de perte de sens de la réalité. Une personne souffrant de ce trouble a l'impression qu'elle a changé et que le monde paraît moins réel (il est flou, comme dans un rêve, ou manque de sens))

Dépression

Déréalisation

Diarrhée

Distorsion de l’image corporelle, perceptions faussées

Douleurs dentaires

Dysphorie (perturbation de l'humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d'anxiété, de tension, d'irritabilité)

Excitabilité

Faiblesse musculaire, « jambes en coton »

Fasciculations (petite contraction musculaire involontaire visible sous la peau)

Formication (sensation comparable à celle d'insectes rampant sur ou sous la peau)

Goût métallique dans la bouche

Hyperacousie (hypersensibilité au son)

Hypersensibilité sensorielle

Hyperosmie (odorat sensible)

Hyperthermie

Hyperventilation

Insomnie

Irritabilité

Nausées

Nervosité

Obsessions

Palpitations cardiaques

Pensées intrusives

Perte de poids (peut être très rapide)

Perturbations sensorielles

Photosensibilité

Prise de poids

Rage irrationnelle

Sensation de brûlure au niveau du cuir chevelu

Sensation de choc électrique à travers le corps

Sensation d’étouffement

Sensation d’inconfort et d’oppression dans la poitrine

Spasmes (habituellement musculaires)

Sueurs, suées nocturnes

Symptômes psychotiques (habituellement temporaires et limités au sevrage rapide) (Hallucination, idées délirantes, troubles du cours de la pensée)

Tremblements

Vomissements

 

 

Pendant dix mois je souffris de pratiquement tous les symptômes présents dans cette liste.

Au mois de juillet 2008, je réussis à ne plus devoir prendre de Tranxilium, j'étais enfin libérée de ces substances.

A 32 ans, après plus de 13 ans de dépendance, j'avais enfin réussi à me sevrer et je comptais bien ne plus jamais laisser un seul médecin m'injecter ces substances de force.

Au mois d'août 2008, mon conjoint dut se rendre en Angleterre pour des raisons professionnelles. Il devait rester là-bas pendant six mois.

Je me dis que tout allait bien se passer puisque maintenant je ne prenais plus de médicament, mais ce que je ne savais pas, c'était que le syndrome de sevrage pouvait se prolonger bien au-delà de la période de sevrage à proprement dite.

Ainsi, au mois d'août 2008, je me retrouvais seule pour affronter le syndrome de sevrage prolongé...

 

... à suivre

 

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Informations Wikipédia:

"La dépendance peut apparaître après un traitement aux benzodiazépines poursuivi plusieurs semaines. Après un délai d'un à dix jours après la dernière prise, le sevrage est acquis, la durée et l'intensité varient en fonction de la molécule concernée.

[...]

Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines se produit chez 10 à 15% des patients, les manifestations de sevrage ne disparaissent qu’après plusieurs mois, voire plusieurs années (jusqu'à 10 ans). On n’en connaît pas clairement la raison. Les neurotoxiques seraient stockés dans les corps gras du corps humain, en particulier dans le cerveau

L'origine génétique des troubles prolongés dus au sevrage aux benzodiazépines aurait été découverte par Oregon Health & Science University. Les principaux symptômes de sevrage de longue durée sont l’angoisse, l’insomnie, la dépression, divers symptômes sensoriels et moteurs, des troubles gastro-intestinaux, ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles cognitifs. Les professeurs Heather Ashton, Malcolm Lader, Peter Breggin, David Cohen travaillent sur ce syndrome. Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines est un état iatrogène."

 

Définition de iatrogène:

"Une maladie, un état, un effet secondaire, etc. sont iatrogènes lorsqu'ils sont occasionnés par le traitement médical. En grec, le mot signifie littéralement "provoqué par le médecin" (iatros : médecin ; génès : qui est engendré), ou par d'autres professionnels de la santé, par exemple par un pharmacien."