27/10/2010

21. Sevrage

Sevrage

Septembre 2007 - juillet 2008

Il me faudra 10 mois pour passer de 6 comprimés de Tranxilium par jour à zéro.

Le sevrage fut très dur. Les symptômes de sevrage que je ressentis furent atroces et plusieurs fois je faillis tout abandonner.

Ma généraliste finit par me prescrire du Relaxane, du Millepertuis et du Paracétamol pour m'aider à supporter les angoisses, la dépression et les douleurs physiques générées par le sevrage.

Tout au long des dix mois qu'il me fallut pour me sevrer, les symptômes de sevrage furent présents et intenses.

Je n'ai pas la force de décrire en détails ce qui c'est passé pendant ces dix mois, mais je ne pus pas sortir de chez moi sans être assaillie par la peur et l'angoisse. Mes nuits furent courtes et peuplées de cauchemars. Les jours parurent trop longs, interminables. Les douleurs physiques furent atroces et à plusieurs reprises je crus que mon corps et mon esprit n'allaient pas résister au sevrage.

Voici la liste des symptômes de sevrage aux benzodiazépines: (http://benzodiazepines.onlc.fr)

Symptômes de sevrage aigu

 

Acouphènes

Agitation

Agoraphobie

Agressivité

Akathisie (besoin impérieux de bouger)

Anxiété

Apathie (état de fatigue physique ou intellectuelle profond (mais le plus souvent réversible) se caractérisant par une indifférence à l'émotion et aux désirs)

Ataxie (trouble de la coordination des mouvements)

Attaques de panique

Bouffées de chaleur

Cauchemars

Manque de souffle

Constipation

Convulsions (en cas de sevrage brutal)

Démangeaisons, peau sèche

Dépersonnalisation (désigne l'expérience d'un sentiment de perte de sens de la réalité. Une personne souffrant de ce trouble a l'impression qu'elle a changé et que le monde paraît moins réel (il est flou, comme dans un rêve, ou manque de sens))

Dépression

Déréalisation

Diarrhée

Distorsion de l’image corporelle, perceptions faussées

Douleurs dentaires

Dysphorie (perturbation de l'humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d'anxiété, de tension, d'irritabilité)

Excitabilité

Faiblesse musculaire, « jambes en coton »

Fasciculations (petite contraction musculaire involontaire visible sous la peau)

Formication (sensation comparable à celle d'insectes rampant sur ou sous la peau)

Goût métallique dans la bouche

Hyperacousie (hypersensibilité au son)

Hypersensibilité sensorielle

Hyperosmie (odorat sensible)

Hyperthermie

Hyperventilation

Insomnie

Irritabilité

Nausées

Nervosité

Obsessions

Palpitations cardiaques

Pensées intrusives

Perte de poids (peut être très rapide)

Perturbations sensorielles

Photosensibilité

Prise de poids

Rage irrationnelle

Sensation de brûlure au niveau du cuir chevelu

Sensation de choc électrique à travers le corps

Sensation d’étouffement

Sensation d’inconfort et d’oppression dans la poitrine

Spasmes (habituellement musculaires)

Sueurs, suées nocturnes

Symptômes psychotiques (habituellement temporaires et limités au sevrage rapide) (Hallucination, idées délirantes, troubles du cours de la pensée)

Tremblements

Vomissements

 

 

Pendant dix mois je souffris de pratiquement tous les symptômes présents dans cette liste.

Au mois de juillet 2008, je réussis à ne plus devoir prendre de Tranxilium, j'étais enfin libérée de ces substances.

A 32 ans, après plus de 13 ans de dépendance, j'avais enfin réussi à me sevrer et je comptais bien ne plus jamais laisser un seul médecin m'injecter ces substances de force.

Au mois d'août 2008, mon conjoint dut se rendre en Angleterre pour des raisons professionnelles. Il devait rester là-bas pendant six mois.

Je me dis que tout allait bien se passer puisque maintenant je ne prenais plus de médicament, mais ce que je ne savais pas, c'était que le syndrome de sevrage pouvait se prolonger bien au-delà de la période de sevrage à proprement dite.

Ainsi, au mois d'août 2008, je me retrouvais seule pour affronter le syndrome de sevrage prolongé...

 

... à suivre

 

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Informations Wikipédia:

"La dépendance peut apparaître après un traitement aux benzodiazépines poursuivi plusieurs semaines. Après un délai d'un à dix jours après la dernière prise, le sevrage est acquis, la durée et l'intensité varient en fonction de la molécule concernée.

[...]

Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines se produit chez 10 à 15% des patients, les manifestations de sevrage ne disparaissent qu’après plusieurs mois, voire plusieurs années (jusqu'à 10 ans). On n’en connaît pas clairement la raison. Les neurotoxiques seraient stockés dans les corps gras du corps humain, en particulier dans le cerveau

L'origine génétique des troubles prolongés dus au sevrage aux benzodiazépines aurait été découverte par Oregon Health & Science University. Les principaux symptômes de sevrage de longue durée sont l’angoisse, l’insomnie, la dépression, divers symptômes sensoriels et moteurs, des troubles gastro-intestinaux, ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles cognitifs. Les professeurs Heather Ashton, Malcolm Lader, Peter Breggin, David Cohen travaillent sur ce syndrome. Le syndrome prolongé de sevrage aux benzodiazépines est un état iatrogène."

 

Définition de iatrogène:

"Une maladie, un état, un effet secondaire, etc. sont iatrogènes lorsqu'ils sont occasionnés par le traitement médical. En grec, le mot signifie littéralement "provoqué par le médecin" (iatros : médecin ; génès : qui est engendré), ou par d'autres professionnels de la santé, par exemple par un pharmacien."

 

 

06/10/2010

16. Coup de grâce

Année 2005

Depuis trois ans, ma vie s'était comme arrêtée. Je n'avais plus de force et je commençais à baisser les bras face à cette psychiatrie qui m'avait assujettie à ses traitements médicamenteux.

En cette année 2005, j'allais fêter mes 29 ans et mes 11 ans de psychiatrie.

Ma vie n'avait plus de sens. Je ne comprenais plus rien de ce qui m'arrivait, tout m'échappait.

Je vivais sans vivre.

C'est au printemps de cette année que j'appris que mon père souffrait d'un cancer.

Malheureusement, lorsque sa maladie fut détectée, il était déjà trop tard pour le soigner. Ainsi, quelques mois plus tard, l'état de mon père se dégrada très vite et il dut être hospitalisé en soins palliatifs.

Ce fut un coup très dur pour moi.

Comme cela faisait déjà plusieurs années que je n'arrivais plus à supporter les douleurs dues aux effets secondaires et au manque générés par ma dépendance aux médicaments psychiatriques, je ne fis plus d'efforts pour contrôler ma prise en cette période très difficile.

Ainsi dès que le manque se faisait sentir, je prenais un comprimé.

Je n'avais pas la force de supporter l'agonie de mon père et les souffrances dues au manque.

Durant les quelques mois que passa mon père dans le service de soins palliatifs de Rive-Neuve, je ne portais aucune attention au nombre de comprimés que je prenais. Tout ce qui m'importait, c'était de me sentir bien pour pouvoir accompagner mon père dans cette lente agonie.

Je voulais être forte pour pouvoir l'aider et le soutenir, donc je ne voulais pas être gênée par mes problèmes de manque.

Je passais ainsi plusieurs mois au chevet de mon père.

Dès que je rentrais chez moi, je prenais un Tranxilium pour me calmer. J'en prenais un deuxième avant d'aller dormir. Le lendemain, j'en reprenais un en me levant pour pouvoir affronter le journée et finalement, j'en prenais un dernier à midi pour pouvoir aller voir mon père dans l'après-midi.

Cette routine dura jusqu'au 14 novembre 2005, date à laquelle mon père décéda.

A la fin de cette année 2005, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je venais de perdre mon père et maintenant, je devais affronter les problèmes liés à la succession.

Tout cela était très dur à supporter. Les bagarres entre les héritiers, les passages devant le tribunal des successions, etc...

A nouveau, je n'eus pas la force d'ajouter à tout cela, les souffrances dues au manque.

Donc, à nouveau, je ne fis aucunement attention au nombre de comprimés que je prenais. Dès que le manque se faisait sentir, j'avalais un Tranxilium.

Ainsi au printemps de l'année 2006, je prenais cinq comprimés par jour.

La tolérance que j'avais développée à cette substance augmentait de façon exponentielle.

A la fin de l'année 2006, je prenais jusqu'à six Tranxilium par jour.

Je n'arrivais plus à me concentrer, je perdais progressivement ma mémoire à court terme et je commençais également à tenir des discours incohérents.

Je passais mes journées au lit. Je dormais jusqu'à vingt heures par jour. Les effets secondaires s'étaient amplifiés à un tel point que je souffrais en continu.

Les douleurs psychiques étaient telles que je me coupais les avants-bras pour les apaiser. Le fait de souffrir physiquement calmait momentanément les souffrances psychologiques.

Cette période de ma vie fut sans doute la plus pénible. Je me voyais sombrer encore plus dans la dépendance sans pouvoir trouver la force d'en sortir.

Je ne voulais pas mourir comme cela. Je ne voulais pas que la psychiatrie ait raison de moi.

Mais comment m'en sortir? Comment faire pour arrêter de prendre ces satanés médicaments puisque aucun médecin ne voulait m'aider à entamer une procédure de sevrage? Comment trouver la force de lutter seule face à cette dépendance tenace?

J'étais plus bas que jamais aussi bien physiquement que psychologiquement. Je ne savais pas comment allait se présenter l'avenir, ni même s'il y allait avoir un avenir pour moi.

Comment se projeter dans le futur, quand la seule chose qui importe est de savoir quand on pourra enfin prendre sa prochaine dose pour calmer la morsure du manque?

Comment s'imaginer vivre autrement quand cela fait plus d'une dizaine d'années que tout tourne autour de ces satanées substances?

Comment s'affranchir d'elles alors que tout est fait pour que l'on reste accro?

A la fin de cette année 2006, je ne nourrissais plus aucun espoir de liberté et je me laissais dériver au bon gré de cette omniprésente psychiatrie....

 

... à suivre

 

 

06/09/2010

15. Errance 2003-2004

Année 2003

Je prenais quotidiennement des médicaments psychiatriques depuis 1994 et j'avais développé une dépendance à ces substances.

Malheureusement, je n'avais toujours pas pris conscience de l'existence de cette dépendance physique et les médecins m'assuraient depuis neuf ans qu'il n'existait pas de problème de ce genre avec ces produits.

Les différents psychiatres qui m'avaient suivis depuis mon passage à l'unité psychiatrique ambulatoire de la fondation de Nant, m'avaient chaque fois prescrit un traitement médicamenteux différent. Ainsi, depuis neuf ans, j'avais constamment dû changer de psychotropes. J'avais notamment dû prendre du Nozinan, du Melleril, du Tranxilium, de l'Effexor, du Deroxat, du Xanax, du Truxal, du Deanxit, du Risperdal, de l'Haldol...

Et la liste est encore longue....

Depuis cette fameuse année 1994 où ma vie avait basculée dans l'enfer de la psychiatrie à cause d'un banal surmenage lors de ma dernière année de gymnase (=lycée), j'avais de plus en plus de mal à supporter les effets néfastes des traitements médicamenteux que les psychiatres m'obligeaient à suivre.

Depuis 1994, ma vie était gouvernée par la psychiatrie. J'avais bien essayé de reprendre ma liberté vis-à-vis d'elle en tentant par deux fois d'arrêter de prendre des médicaments, mais la dépendance que mon corps avait développé à ces substances ne m'avait pas permis de m'en affranchir.

J'étais complètement prisonnière de la psychiatrie.

J'avais tenté de mener à bien mes projets malgré l'omniprésence de la psychiatrie dans ma vie, mais à chaque fois, cette discipline m'avait fortement freinée dans leur réalisation.

Devoir vivre avec la pléthore d'effets secondaires que produisaient sur moi les psychotropes était très invalidant. Le plus problématique de ces effets néfastes était certainement la dépendance.

Un des autres très gros problèmes engendrés par la prise chronique de ce genre de médicaments était la tolérance aux produits.

En 2004, cela faisait dix ans que j'étais médicamentée et après tant d'années de prises quotidiennes de psychotropes, mon corps avait développé une tolérance à ces substances.

Je prenais du Tranxilium et du Deroxat depuis quelques mois et je commençais à sentir le manque entre deux prises. Selon la prescription du médecin, je devais prendre un comprimé de chaque tous les matins, mais à partir de vingt heures le soir, la sensation de manque se faisait durement sentir.

Je passais des nuits atroces. Les douleurs dues au manque m'empêchaient de dormir et je me levais toujours plus tôt pour prendre "ma dose". Après quelques semaines à ce régime là, je commençais à prendre un deuxième comprimé de Tranxilium le soir pour pouvoir supporter les symptômes de manque.

Cela me soulagea en temps, car je ne ressentis plus l'effet de manque le soir et je pus dormir un peu.

Malheureusement, ce sommeil n'avait rien de réparateur. En effet, plus tard j'appris que la plupart des psychotropes supprimaient une des phases du sommeil. Ainsi, je dormais plus de dix heures par nuit, mais je me réveillais chaque jour encore plus fatiguée que la veille.

En fait, depuis dix ans que j'avalais quotidiennement au moins un médicament psychiatrique, il n'y avait pas un jour où je ne me sois pas sentie épuisée. La suppression d'une phase de sommeil lors de la prise de ces produits avait généré chez moi cette fatigue chronique. Fatigue que les psychiatres avaient bien sûr mise sur le compte de ma soi-disant dépression chronique.

J'avais développé une dépendance et une tolérance aux médicaments prescrits par les psychiatres et en cette année 2004, je n'en pouvais plus. J'étais à bout. Je n'arrivais plus à supporter d'être tombée si bas.

J'avais perdu toute confiance en moi et je me laissais aller. Je n'avais en fait plus la force de me battre pour retrouver une vie sans médicament.

Je ne ressentais pratiquement plus rien. C'était comme si j'avais perdu l'usage de mes cinq sens. La seule sensation que je pouvais encore ressentir, c'était la douleur. J'avais donc commencé à me faire tatouer plus que de raison pour me sentir vivante, car mon corps ne répondais plus qu'à ce type de stimulus. Pour le reste, j'étais comme anesthésiée.

Il faut dire que tout mon corps fonctionnait "de travers" depuis plusieurs années. Par exemple: Je ne pouvais pas me mettre ne serait-ce qu'une minute au soleil sans avoir des maux de tête, des bouffées de chaleur et suer abondamment.

Toutes les nuits, je transpirais énormément et j'avais des crampes.

J'avais également tout le temps faim et je devais souvent me lever la nuit pour aller manger quelque chose.

Je n'avais plus d'équilibre et je tombais souvent.

J'avais aussi des problèmes d'allergie cutanée.

Des problèmes de mémoire étaient bien présents et il m'était devenu totalement impossible de me concentrer.

Je n'arrivais plus à supporter ces souffrances au quotidien, d'autant plus qu'elles n'avaient fait qu'empirer depuis dix ans.

Je voyais aussi mon conjoint continuer son cursus universitaire, alors que moi j'avais dû faire une croix dessus.

En 2004, il terminait son doctorat à l'EPFL, pendant que moi je m'éloignais de plus en plus des chemins de la réussite. Nous avions eu le même parcours jusqu'en 1995 (année du baccalauréat) et dix ans après, la psychiatrie m'avait broyée, tandis que lui décrochait un poste d'enseignant chercheur.

C'était dur de voir mon conjoint pleinement réussir là où j'avais totalement échoué.

Mais ce qui était encore plus dur à accepter, c'était d'être devenue une épave bourrée de médicaments et de ne plus avoir la force de me battre pour me sortir de cet état.

Je n'avais plus aucune estime de moi, je me détestais au point de ne même plus vouloir me battre pour retrouver cette vie que j'avais avant et que j'avais tant aimée.

En fait, j'étais arrivée à la limite de ce que je pouvais encaisser psychiquement et physiquement et je n'avais plus la force de supporter la moindre douleur due à l'effet de manque.

De toute façon à quoi bon lutter, je n'arrivais pas à me débarrasser de ces substances dont les effets secondaires s'aggravaient de jour en jour et mon avenir était fortement compromis si je continuais à prendre ces produits.

Je commençais doucement à baisser les bras et à me dire que je devrais supporter toute ma vie d'être dans cet état. Je ne me voyais plus d'avenir, tant tout était devenu difficile à faire sous l'emprise de ces drogues.

Ainsi en 2004, j'étais sur le point d'abdiquer face à la toute puissante psychiatrie en laissant les psychotropes prendre le contrôle définitif de ma vie...

à suivre...

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Information Wikipédia:

"Le Clorazépate est un médicament de la famille des benzodiazépines. Il est utilisé pour ses propriétés anxiolytiques, anticonvulsivantes et sédatives.

Le Clorazépate est commercialisé sous la marque Tranxène® ou Tranxilium® par les laboratoires Sanofi-Aventis."

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Clorazépate

 

Informations:

Tolérance et dépendance aux benzodiazépines:

"L'usage des benzodiazépines peut provoquer l'apparition d'effets secondaires et/ou paradoxaux conduisant souvent à une mauvaise interprétation de l'état de santé du patient, qui implique le maintien d'un traitement inadapté.

Par ailleurs, si cet usage est prolongé, il peut susciter une tolérance de l'organisme ainsi que l'apparition d'une forte dépendance physique. A l'arrêt du traitement, des symptômes de sevrage apparaissent dans un grand nombre de cas, qui sont à nouveau l'objet d'autant de diagnostics erronés pouvant conduire à la reprise du traitement - qui a pourtant déjà signalé son inefficacité, voire sa nocivité.

[...]

La tolérance est l'autre facteur principal de l'aggravation de l'anxiété ou de l'insomnie sous benzodiazépines. La tolérance est le mécanisme suivant lequel le cerveau s'habitue à l'effet du produit, ce qui conduit le patient à augmenter les doses pour obtenir l'effet initial. Contrairement à une idée reçue, et largement répandue par les professionnels de santé qui préfèrent incriminer le patient plutôt que le produit qu'ils prescrivent si largement, le patient n'est pas coupable de ces augmentations - il n'est pas dans une conduite toxicomaniaque mais se retrouve contraint à augmenter les doses pour fonctionner normalement.

La tolérance à l'effet hypnotique (qui induit le sommeil) des benzodiazépines intervient en quelques semaines, de même que la tolérance aux somnifères, ce qui explique que de nombreuses personnes finissent par prendre une boîte entière de Stilnox ou d'Imovane pour trouver le sommeil. La tolérance à l'effet anxiolytique (qui provoque la relaxation) prend plusieurs mois. Il n'existe pas de tolérance à l'effet amnésique des benzodiazépines, ce qui explique que les détériorations cognitives causées par les benzodiazépines, loin de s'atténuer avec le temps, persistent et s'aggravent lorsque le traitement est poursuivi.

Lorsqu'une personne atteint un stade de tolérance au produit, elle se retrouve non seulement contrainte à augmenter les doses - mais bien souvent c'est en pure perte : la benzodiazépine ou le somnifère ont cessé d'être efficaces et le manque ne tarde pas à apparaître. Il n'est donc pas rare qu'un patient souffre de symptômes de sevrage alors même qu'il est sous traitement en raison de l'apparition de la tolérance - mais à nouveau, les médecins interprètent cette anxiété ou cette insomnie comme endogène et nécessitant le maintien du traitement, ou l'introduction de nouveaux psychotropes - alors que le sevrage est la seule solution viable à long terme."

Source: http://www.benzodiazepines.onlc.fr/