21/01/2011

Comprendre et minimiser l'anxiété pendant le sevrage

Comment gérer l'anxiété qui apparaît lors d'un sevrage d'anxiolytique ou d'antidépresseur?

Pour commencer parlons de cette anxiété:

D'où vient elle? Qu'est-ce qui en est la cause? Est-elle due à l'effet rebond dont les psychiatres nous parlent ou provient-elle d'autre chose?

Je pense que l'anxiété qui apparaît au cours d'un sevrage et qui a tendance à s'amplifier à la fin du sevrage est en grande partie due au sevrage lui-même!

En effet, le fait de diminuer régulièrement la dose d'anxiolytique ou d'antidépresseur plonge le corps et le cerveau en état de manque. Cet état de manque stresse tout le corps. On constate bien les effets produits par cette diminution: les problèmes gastro-intestinaux sont de plus en plus présents, l'insomnie s'est durablement installée, les maux de tête sont toujours plus fréquents, les douleurs musculaires augmentent, etc...

Ces symptômes, nous les identifions correctement comme étant des symptômes générés par le sevrage lui-même et non comme étant dus à l'effet rebond.

Mais qu'est-ce que ce fameux effet rebond dont nos médecins nous parlent?

Voici la définition que propose Wikipédia: "L'effet rebond caractérise la réapparition et l'aggravation d'un ou plusieurs symptômes à l'arrêt d'un traitement utilisé contre ces derniers."

Je ne pense pas que le fort retour d'anxiété soit uniquement dû à ce fameux effet rebond. Je m'explique: Lorsque les médecins parlent d'effet rebond, ils entendent la réapparition et l'aggravation du ou des symptômes pour lesquels le patient est traité. Cependant, si on prend mon cas, par exemple: J'étais traitée pour dépression avec des antidépresseurs et des anxiolytiques. Les psychiatres me les ont fait prendre pendant des années et au fil du temps, j'ai développé une agoraphobie.

Pendant mon sevrage, l'anxiété est revenue en force et mon agoraphobie s'est transformée en anxiété généralisée.

Bien sûr, on pourrait dire que cette anxiété généralisée est un effet rebond. Mais ça n'est pas vrai, puisqu'au départ je ne souffrais pas d'anxiété, mais de dépression. L'effet rebond, comme ça définition le dit est une réappartion avec ou sans aggravation d'un ou plusieurs symptômes pour lesquels le médicament était prescrit au départ! Et ce n'est pas du tout mon cas.

Je me méfie donc beaucoup de cette définition imprécise de l'effet rebond, car elle sous-entend que si un très forte anxiété apparaît lors du sevrage, c'est que l'on a toujours un problème d'anxiété et que ce problème restera toujours, même après l'arrêt des médicaments.

A mon avis, ce n'est pas du tout vrai, même pour les personnes qui ont pris des anxiolytiques pour gérer leurs angoisses. Car l'anxiété que l'on développe en prenant des anxiolytiques est très forte et quand on entame un sevrage, c'est cette anxiété là qui s'aggrave et non l'anxiété pour laquelle on était traité au départ qui réapparaît et c'est très différent.

Psychologiquement, il sera plus facile de continuer un sevrage si on sait que l'aggravation d'anxiété qu'on subit est due à la prise d'anxiolytique et/ou d'antidépresseur, plutôt que de croire, comme les médecins et les psychiatres le suggèrent qu'il s'agit d'une réapparition et d'une aggravation de l'anxiété pour laquelle les médicaments ont été prescrit. Car l'anxiété à laquelle on doit faire face pendant un sevrage est d'une telle intensité qu'on ne se sentira jamais capable de l'accepter comme étant la notre. Si on accepte cette anxiété comme étant la notre et non celle générée par le manque, il est plus que probable qu'on reprenne des anxiolytiques, car son intensité est vraiment insupportable.

Les personnes qui rechutent lors de leur sevrage et reprennent leur anxiolytique, sont celles qui croient que l'anxiété qu'elles ressentent pendant leur sevrage est la leur. Si on leur expliquait que cette terrible anxiété qu'elles ressentent n'est pas due à un effet rebond, mais est bien la manifestation de l'anxiété générée par les anxiolytiques et/ou les antidépresseurs et surtout aggravée par leur arrêt, elles n'auraient plus peur de mener leur sevrage jusqu'au bout.

Maintenant que nous avons mieux identifié le type d'anxiété à laquelle nous avons affaire, nous pouvons commencer à parler des moyens de la gérer.

Comme nous l'avons vu, cette anxiété est due au sevrage, c'est ce qu'on appelle un symptôme de sevrage.

Pour vaincre l'anxiété, il faut éliminer les causes de cette dernière. Malheureusement, nous ne pouvons pas supprimer la cause de l'anxiété qui apparaît pendant le sevrage, puisque la cause de cette anxiété est le sevrage lui-même. Nous ne pouvons pas supprimer la cause primaire de l'anxiété, mais nous pouvons éliminer toutes les autres causes qui pourraient amplifier cette anxiété et nous la rendre totalement insupportable.

Pour maintenir le niveau d'anxiété à un stade supportable, il est important de procéder à une diminution lente des doses pendant le sevrage. Il existe des méthodes pour diminuer les doses lentement, pour ça, je vous laisse aller sur le forum d'entraide au sevrage sur lequel vous trouverez toutes les informations utiles à ce sujet (protocole du Prof. Ashton).

Maintenant parlons de ce que nous pouvons faire d'autre pour maintenir le niveau d'anxiété au minimum, c'est-à-dire en n'ayant pas d'autre facteur comme source d'angoisse.

Il faut donc supprimer tous les facteurs anxiogènes et les facteurs chimiques anxiogènes sont les suivants: La caféine, l'aspartame et le monosodium glutamate (E621). Lorqu'on ingère ces trois substances, elles vont dans le cerveau et créent des symptômes similaires à ceux provoqués par les angoisses elles-mêmes.

Comme notre cerveau est déjà mis à rude épreuve par les modifications chimiques entraînées par le sevrage, il ne faut pas le surcharger avec de telles molécules qui déséquilibrent encore plus les échanges chimiques.

Il faut ménager le cerveau au maximum pendant cette période difficile et ne pas le surcharger avec telles substances.

Que savons-nous de l'aspartame?

"L'aspartame est une source de phénylalanine, un acide aminé = la phénylalanine est présente dans les protéines. La phénylalanine est en partie rejetée par l’organisme sous forme de dioxyde de carbone ou participe à la synthèse des protéines en tant qu’acide aminé, mais agit aussi comme précurseur des neurotransmetteurs que sont la dopamine, la noradrénaline et l’adrénaline." source

L'aspartame est un précurseur de plusieurs neurotransmetteurs comme l'adrénaline:

"Adrénaline (Epinéphrine):

L'adrénaline est à la fois une hormone et un neurotransmetteur. Elle fait partie du réflexe lutte/fuite. Elle accélère la vitesse de la respiration, dilate les pupilles et accroît le rythme cardiaque. Une forte dose porte le corps dans l'état d'alerte le plus élevé. L'adrénaline joue aussi un rôle important dans la réaction enthousiaste à un défi, par exemple dans le milieu professionnel. Mais un excès d'adrénaline dans la vie normale entraîne surtout nervosité et paranoïa."

Comme vous pouvez le voir, l'adrénaline est à la base des réactions de lutte et de fuite. L'adrénaline provoque les symptômes d'angoisse: accélération du rythme cardiaque, augmentation de la respiration, etc...

La caféine quand à elle renforce les récepteurs pour la noradrénaline:

"Noradrénaline (nordépinéphrine):

La noradrénaline exerce un effet de grande excitation et, en comparaison avec l'adrénaline, elle entraîne plutôt de l'agressivité que de l'anxiété. Des drogues comme l'amphétamine et la cocaïne accroissent la quantité de noradrénaline, la première par la stimulation de sa production, la deuxième par l'inhibition du catabolisme. Elles provoquent ainsi un état de vivacité, d'hyperactivité. La noradrénaline joue aussi un rôle dans l'abord de la douleur et du comportement sexuel. La noradrénaline se compose de la substance appelée dopamine, qui est aussi elle-même un neurotransmetteur. La caféine du café, la théobromine du cacao, la théophylline du thé font toutes partie de la famille des méthylxanthines, qui renforcent les récepteurs pour la noradrénaline et exercent ainsi un effet stimulant. Les personnes dépressives ont trop peu de noradrénaline, les personnes euphoriques en ont trop. La réboxétine, l'adrafinil et le modafinil sont tous médicaments qui réduisent la reprise de noradrénaline chez les personnes dépressives. Un niveau normal de noradrénaline donne une sensation normale de gaieté, de vivacité, tout comme la dopamine."

"Dopamine:

La dopamine joue un rôle dans la motricité, la schizophrénie, la maladie de Parkinson et se retrouve aussi dans l'oeil et dans le réseau neuronal à partir du nez. De plus, il s'agit d'un neurotransmetteur important entre le cerveau et l'hypophyse, une glande de la taille d'un petit pois suspendu à des pédoncules en dessous du cerveau. L'hypophyse produit des hormones qui sont importantes pour la croissance, le développement sexuel et d'autres fonctions corporelles. En cas d'anxiété, de grandes quantités de dopamine sont produites et entraînent une fixation sur la source de la crainte et préparent les muscles à une réaction rapide. En ce sens, la dopamine régule les effets plus sauvages des autres peptides stimulantes comme l'adrénaline et la noradrénaline, en combinant vivacité et concentration. La vitamine B6 et le magnésium sont essentiels à la production de dopamine. L'édulcorant aspartame réduirait les concentrations de dopamine, tandis que fumer augmenterait les concentrations"

source: www.bomi-1-sante.com

En ce qui concerne le glutamate:

"L'acide glutamique n'est pas seulement l'une des briques élémentaires utilisées pour la synthèse des protéines, c'est aussi le neurotransmetteur excitateur le plus répandu dans le système nerveux central (cerveau + moelle épinière) et un précurseur du GABA dans les neurones GABAergiques.

En concentrations excessives, le glutamate déclenche un processus dit d'excitotoxicité, délétère, voire mortel, pour les neurones, particulièrement en cas d'activation des récepteurs NMDA." source

"Le GABA est le principal neurotransmetteur inhibiteur dans le cerveau.

Ces canaux partagent des propriétés structurales importantes avec les récepteurs à l'acétylcholine ionotropes et les récepteurs à la sérotonine 5HT-3 ionotropes.

Les canaux GABAa sont la cible de plusieurs molécules pharmacologiques de première importance en termes de santé humaine :

  • les benzodiazépines, comme le diazépam. ...." source

"Un messager chimique très répandu dans le cerveau, le GABA, a pour fonction naturelle de diminuer l'activité nerveuse des neurones sur lesquels il se fixe. Certains chercheurs pensent que le GABA servirait entre autre à contrôler la peur ou l'anxiété qui se manifeste par une surexcitation neuronale.

C'est à cause de cette propriété du récepteur-canal au GABA qu'on qualifie le GABA de neurotransmetteur inhibiteur, contrairement à un neurotransmetteur excitateur comme le glutamate, par exemple, qui augmente les influx nerveux dans un neurone." source

 

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Ce qu'il faut retenir, c'est:

 

* que ces trois substances (caféine, aspartame, glutamate) agissent sur des neurotransmetteurs ou sur leurs précurseurs.

* que la caféine est un excitant qui peut aussi entraîner de l'agressivité, mais aussi de l'anxiété.

* que la phénylalanine qui résulte de la transformation de l'aspartame provoque les mêmes symptômes que les crises d'angoisse.

* que le glutamate est un neurotransmetteur excitateur qui provoque l'anxiété en augmentant les influx dans un neurone.

* que le glutamate déclenche un processus dit d'exitotoxicité.

 

Ces trois substances (caféine, aspartame et glutamate (E621)) doivent donc être évitées. Elles sont présentent dans les aliments préparés et il suffit de lire la liste d'ingrédients contenue sur chaque emballage.

 

Pendant la période de sevrage, le cerveau est soumis à de grands changements chimiques, il ne faut donc pas le stresser plus en consommant des aliments anxiogènes.

 

Si vous voulez bien comprendre quels sont le rôle des neurotransmetteurs de l'anxiété, prenez le temps d'aller faire un tour sur le site suivant:

Le cerveau à tous les niveaux

 

 

 

01/12/2010

25. Résumé et conclusion

Automne 2010

J'ai enfin réussi à vaincre mes angoisses et mon agoraphobie grâce à la méthode de Geert.

Si je reviens sur mon parcours psychiatrique au cours de ces 15 dernières années, voici ce que ça donne:

En 1994, ma famille et une psychologue me poussent dans l'enfer de la psychiatrie suite à un mal-être d'adolescente et à la surcharge de travail que je me suis infligée depuis mon échec en 9ème année scolaire.

Les psychiatres qui me prennent en charge, m'injectent des psychotropes (anxiolytiques/sédatifs, neuroleptiques) contre ma volonté pendant quelques semaines, tout en brisant mes dernières résistances au moyen d'un chantage psychologique et d'humiliations physiques (les packs).

Ils posent un diagnostic lourd - psychotique paranoïaque à tendance schizophrène - à partir de deux tests (le Rorschach* et le TAT**) que m'avait fait passer la psychologue.

Fin de l'année 1994 et début de l'année 1995, je ne suis plus qu'une épave...

De 1995 à 2005, j'erre de psychiatre en psychiatre, cherchant désespérément une solution pour sortir de l'état où je me trouve. Je ne sais pas encore que ce sont les traitements médicamenteux qui me rendent si malade et je ne me rends pas encore compte de la dépendance que mon organisme a développé à ces substances. Pendant ces dix années, d'autres diagnostics sont posés: Dépression grave, narcissisme, maniaco-dépression, ...

De 2005 à 2007, je me rends compte que la médication qui m'a été administrée depuis plus de dix ans est en train de me tuer à petit feu. Je reçois encore un dernier diagnostic, cette fois je suis borderline...

En automne 2007, perplexe quand à la compétence du corps médical et de la psychiatrie en particulier, je décide de m'en affranchir en entamant un sevrage, car je réalise que ce qui m'a toujours liée à eux, c'était ma dépendance à leurs produits (antidépresseurs, neuroleptiques et anxiolytiques).

En juillet 2008, je prends mon dernier comprimé, je suis sevrée.

De juillet 2008 à septembre 2010, je souffre d'un syndrome de sevrage prolongé assez lourd.

Aujourd'hui, je ne prends plus aucun médicament psychiatrique depuis presque deux ans et demi et je me sens enfin mieux.

La seule chose qui me pose problème est de savoir pourquoi le corps médical et la psychiatrie en particulier avaient pu me trouver autant de maladies mentales! Comment peut-on être en même temps psychotique, paranoïaque, schizophrène, maniaco-dépressif, dépressif, narcissique, borderline et j'en passe? Sans compter le fait que si je souffrais réellement de tous ces troubles, comment aurais-je été capable de suivre des études supérieures, de décrocher un baccalauréat scientifique et de poursuivre une formation en informatique?

Comment expliquer le fait également que je n'ai jamais tenter de me suicider malgré le diagnostic de dépression grave qui m'a été collé pendant plus de cinq ans?

J'ai posé ces questions aux derniers psychiatres que j'ai été voir. Ils m'ont répondu que cela n'avait rien à voir! Je leur ai aussi fait part de mon idée sur ce qui pouvait bien me rendre si étrange à leurs yeux et qui pouvait aisément expliquer leur incapacité à trouver un diagnostic qui me convienne sur la longueur.

Je leur ai demandé, si ma différence ne venait pas du fait que je pouvais être une personne dite à haut potentiel. Tout ce qu'ils ont trouvé à répondre et ce sur un ton exaspéré, c'est: "Tous les malades mentaux se prennent pour des génies!"

Cela m'a profondément blessée et j'ai laissé passer cinq ans avant d'oser à nouveau penser à ce "diagnostic".

Au début de l'année 2010, je me suis de plus en plus documentée sur le sujet de la douance. J'ai lu une demie-douzaine de livres traitant des caractériatiques des personnes surdouées.

A la fin du printemps, je me suis décidée à chercher des psychologues spécialistes de la douance, afin de faire un bilan et un test de QI pour déterminer si mes particularités venaient bien de là. J'ai trouvé une psychologue spécialisée dans ce domaine et j'ai pris rendez-vous.

Lors de notre premier entretien au mois d'août 2010, elle m'a dit qu'elle pensait effectivement que c'était cela. Nous avons pris rendez-vous au mois de novembre 2010 pour qu'elle me fasse passer un bilan complet et quelques jours plus tard, elle m'annonçait que j'étais bien une personne surdouée.

Les résultats du bilan ont également montré que toutes ces années passées sous le joug de la psychiatrie m'avaient déstabilisée et profondément meurtrie. Mes résultats en terme de rapidité de traitement, de mémoire, de concentration et d'estime de soi ont été grandement affectés par des années de mauvais traitements psychologique et médicamenteux.

Au travers de mes lectures, je me suis rendue compte qu'il arrivait très fréquemment que des personnes surdouées soient aussi maltraitées par la psychiatrie. La psychiatrie ne reconnaît pas l'existence des personnes dites à haut potentiel.

Ce que remarquent les psychologues spécialistes des surdoués à ce sujet:

Extrait d'un texte écrit par Jeanne Siaud-Facchin (psychologue spécialiste de la douance):

" [...] Les dérives diagnostiques sont trop fréquentes. Elles résultent de la conjonction de plusieurs facteurs: la méconnaissance des caractéristiques psychologiques de l'enfant surdoué, l'absence de formation dans le milieu médical et paramédical, les résistances idéologiques -pourquoi aider et comprendre ceux qui ont plus ?-, le caractère souvent atypique du tableau clinique. Et cela peut aller jusqu'au déni de l'identité de ces enfants et de ces adolescents, de leurs spécificités, mais surtout de leur vécu et de leur souffrance. Il ne faut jamais oublier que tout diagnostic est émis par un soignant en regard d'une norme et de sa propre capacité à accepter, à tolérer, des écarts par rapport à cette norme. L'enfant surdoué est par définition, hors normes. Il a un fonctionnement, une pensée, une affectivité qui déroutent, qui dérangent. En l'absence d'une possibilité de comprendre ce qui fonde ce décalage un enfant ou un adolescent surdoué qui présente des manifestations ou des symptômes de souffrance psychologique peut être rapidement entraîné vers des pathologies qui ne le concernent pas. Il a été en particulier montré que les surdoués montrent dans le test de personnalité de Rorschach, plus connu sous le nom de test des "taches d'encre", des caractéristiques dans les réponses qui s'apparentent à celles produites par les patients schizophrènes. La raison tient à ce qu'un surdoué produit un grand nombre de réponses divergentes, différentes de celles attendues. Et ce non pas en raison d'une pathologie mais parce que la pensée du surdoué est justement caractérisée par une pensée en arborescence qui se démultiplie sur plusieurs axes simultanément et qui quitte rapidement les formes plus consensuelles de la pensée et les idées courantes. Pourtant, en psychiatrie de l'adolescent les confusions diagnostiques entre mode de pensée singulier et mode de pensée pathologique créent des confusions dramatiques pour l'avenir psychologique du surdoué qui en est l'objet. [...]"

Source: www.cogitoz.com

 

Extrait d'un texte écrit par Arielle Adda (psychologue spécialiste de la douance):

" [...] puisque si jeune il est déjà si différent, les parents vont "consulter", en proies à une anxiété qui sera déjà comprise comme le premier symptôme de pathologie.

Puisque le tableau le plus clair est celui décrit par l'école et que les précisions ajoutées par les parents le compliquent et l'obscurcissent au lieu de le clarifier, il ne reste qu'à traquer "l'anormalité" et à s'y attaquer.
Nous nous trouvons là au point de départ du processus qui va entraîner tous les protagonistes dans une série d'actions totalement inefficaces, car fondées sur un malentendu capital.
En effet cet enfant semble un peu différent, mais on va étudier son cas, l'aider à s'adapter, puisqu'il est considéré comme "
hors-norme", ce qui n'est pas très éloigné de "l'anormal".

Je veux pour preuve de cette idée préalable, le déroulement des examens psychologiques subis en générale par ces enfants. Puisqu'ils ont réussi avec succès les tests scolaires et qu'ils sont manifestement intelligents, on ne pratique pas de test de QI. En revanche, on leur fait passer un Rorschach, toujours délicat à manier avec un jeune enfant, et qui devrait seulement, en principe, contribuer à l'établissement d'un diagnostic, dans un protocole plus complet. Le simple fait de se contenter d'un Rorschach, au lieu de recourir à une batterie plus complète de tests, peut être considéré comme l'élément premier du malentendu : le Rorschach suppose souvent une pathologie qu'il convient de mettre au jour, et il arrive qu'une imagination débordante, tout comme une inhibition totale, peuvent être interprétés de façon très négative. [...]"

Source: www.douance.org

***

 

La psychiatrie me fait peur. J'ai peur de son pouvoir et de l'impunité dont elle dispose. Personne ne remet jamais en question les diagnostics que posent les psychiatres. C'est comme si leur parole était parole d'évangile!

Comment une société peut-elle laisser autant de pouvoir à une discipline qui ne se base même pas sur des preuves scientifiques?

Si les scientifiques admettent ne comprendre qu'une toute petite partie du fonctionnement du cerveau, comment les psychiatres peuvent-ils prétendre maîtriser tous les aspects de ce dernier?

Comment une pseudo-science a-t-elle pu prendre autant de place dans nos sociétés?

Des vies entières sont brisées par la psychiatrie depuis des décennies, mais personne ne fait rien. Pourquoi?

 

Fin

 

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Informations:

* Rorschach

** TAT

"Beaucoup d'enfants, d'adolescents et d'adultes doués sont erronément diagnostiqués comme ayant des troubles du comportement, voir des troubles mentaux. On essaie, à coup de médicaments ou de thérapies inutiles, de les faire entrer dans le moule de l'école, de l'entreprise ou de la famille, ou de rendre leur vie ou leur situation plus satisfaisante."

Source: www.douance.be

Définition:

DSM-IV
"«Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders» (4e édition) (Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales). Il s'agit d'un système de classification des maladies mentales développé par l'American Psychiatric Association. Pour chaque maladie mentale, on donne une liste de symptômes dont un certain nombre doit être présent pour que le diagnostic s'applique."

Source: http://www.ustboniface.mb.ca/cusb/psy121/guide/frameglo.h...

 

 



19/10/2010

18. Joyeux Noël

Hiver 2006 - 2007

A la fin de l'année 2006, je prenais jusqu'à 6 comprimés de Tranxilium par jour.

J'étais de plus en plus seule face à ma dépendance aux médicaments psychiatriques.

J'avais tenté au début de cette année de chercher de l'aide auprès d'une psychiatre spécialiste des personnes dites Borderlines, mais cette personne n'avait pas voulu m'aider bien que m'ayant cataloguée Borderline.

Je ne savais plus où trouver de l'aide. Je me tournais à nouveau vers ma médecin généraliste qui me dit que maintenant qu'on m'avait diagnostiquée comme personne Borderline, elle me conseillait d'aller voir un nouveau psychiatre qui avait ouvert un cabinet dans le même immeuble qu'elle.

Je pris mon courage à deux mains et je contactais ce psychiatre. Le contact fût très froid et il me dit qu'il ne pouvait pas me recevoir. Il me donna tout de même le numéro de téléphone de l'un de ses collègues qui était soi-disant aussi bon que lui.

Je téléphonais donc à son collègue psychiatre qui me dit qu'il n'avait pas non plus de place, mais qu'il allait me faire une fleur et me recevoir. Le rendez-vous était pris.

Lors des trois premiers rendez-vous, ce psychiatre me fit signer un tas de papiers: Un premier qui le déchargeait si je me suicidais, un second qui stipulait que je m'engageais à payer toutes les séances, un troisième qui l'autorisait à filmer les scéances et un dernier qui l'autorisait à montrer les vidéos des scéances à ses collègues et à en discuter avec eux.

Je n'avais jamais dû signer de papier auparavant et cela me sembla très bizarre, mais j'étais tellement mal que je signais tous ces papiers, car je savais que c'était le seul moyen d'être suivi par ce psychiatre. Depuis le temps que je fréquentais le milieu psychiatrique, j'avais bien compris que chaque psychiatre avait un protocole à suivre et qu'il n'en démordait pas quoiqu'il arrive.

Puis vint le moment de changer de traitement médicamenteux.

Il me fit passer de 6 comprimés de Tranxilium par jour à 1 comprimé d'un autre médicament psychiatrique.

Je commençais ce traitement quelques jours avant Noël. Ce fût terrible...

Je pris ce comprimé et deux heures plus tard tous mes muscles étaient contractés au maximum, je faisais une crise de tétanie et l'ensemble des muscles de mon corps étaient touchés. J'avais beaucoup de peine à respirer, non pas à cause de l'angoisse, mais parce qu'il m'était devenu pratiquement impossible d'ouvrir les muscles de ma cage thoracique pour inspirer et laisser l'air entrer dans mes poumons.

Je tentais de joindre le psychiatre qui m'avait prescrit ces médicaments, mais il était en vacances.

Je téléphonais ensuite au cabinet de ma généraliste, mais elle aussi était absente.

N'arrivant à joindre aucuns des médecins qui me suivaient, j'attendis dans l'angoisse que l'effet du médicament se dissipe (plus de douze heures après) et je repris du Tranxilium.

Cette fois était la fois de trop pour moi. Je n'avais plus la force de supporter la torture que ces traitements psychiatriques me faisaient endurer.

Je n'avais plus du tout confiance en ces médecins qui n'avaient jamais rien fait pour m'aider, qui n'avaient fait que me rendre de plus en plus malade et dépendante.

Je savais que je ne trouverais jamais d'aide auprès de ces gens.

Je voulais m'affranchir de la psychiatrie, de cette psychiatrie qui m'avait voler ma liberté en me rendant dépendante à ces traitements médicamenteux.

Le seul moyen de ne plus devoir faire appel à des psychiatres était de me sevrer de ces médicaments, car la seule chose qui me liait à ce milieu était cette consommation de psychotropes.

Sachant que j'avais demandé à presque tous les psychiatres que j'avais rencontrés de m'aider à arrêter de prendre ces substances et qu'aucun n'avait jamais abondé dans ce sens, je savais que je devais demander de l'aide ailleurs.

Je me tournais donc vers ma généraliste.

Malheureusement, elle n'eut pas le courage de s'opposer à l'avis de ces collègues. Elle me dit qu'elle ne pouvait pas m'aider à me sevrer, car ça allait contre l'avis des spécialistes. Ainsi même à distance, les psychiatres me mettaient des bâtons dans les roues.

Je lui dis que j'allais me sevrer avec ou sans son aide.

Nous étions au mois de septembre 2007 et j'étais bien décidée à mettre un terme à ma consommation de médicaments psychiatriques, même si je devais le faire seule.

Ma vie n'avait plus de sens depuis 13 ans, depuis que les psychiatres de Nant m'avaient injecté de force ces substances qui maintenant me privaient de liberté et engageaient sérieusement pour pronostic vital.

Je n'avais plus de sensations normales depuis que je prenais ces produits et chaque année les effets négatifs s'amplifiaient.

Ma vie ne se résumait plus qu'à prendre ma dose pour ne pas souffrir de manque et ça, ça n'avait rien d'une existence heureuse et épanouie.

Je me dis qu'il valait mieux mourir en tentant de me sevrer que de vivre encore des années comme cela, en me consumant à petit feu.

En ce début d'automne de l'année 2007, ma décision était prise: Quoi qu'il allait m'en coûter, j'allais me débarrasser de ces substances et de la psychiatrie...

Même si je devais mourir en me sevrant, au moins j'aurais tenté d'échapper à la psychiatrie jusqu'à mon dernier souffle.

 

... à suivre